Cité du Vatican, 14 juin 2010 — Le pape Benoît XVI a souligné l’«apport décisif» des prêtres dans l’histoire, hier, peu après la conclusion d’une année sacerdotale entachée par une série de scandales pédophiles au sein de l’Église catholique.


«Si on regarde l’histoire, on peut voir combien de pages d’authentique renouveau spirituel et social ont été écrites grâce à l’apport décisif de prêtres catholiques, uniquement animés par la passion pour l’Évangile et pour l’homme, pour sa vraie liberté religieuse et civile», a déclaré le pape au cours de la prière de l’angélus depuis sa fenêtre donnant place Saint-Pierre au Vatican.


Le pape a particulièrement rappelé les figures du curé d’Ars, Jean-Marie Vianney, et du prêtre polonais Jerzy Popieluszko, béatifié le 6 juin à Varsovie.


L’année sacerdotale, censée raviver les vocations, avait été décrétée le 16 juin 2009 par le pape à l’occasion du 150e anniversaire de la mort du curé d’Ars, Jean-Marie Vianney.


Le père Jerzy Popieluszko, âgé de 37 ans, a été enlevé par trois officiers de la police politique (SB) le 19 octobre 1984, et torturé à mort.


Benoît XVI a également évoqué deux autres béatifiés récents: le journaliste espagnol Manuel Lozano Garrido et le résistant slovène Lojze Grozde (1923-1943).


«Les journalistes pourraient trouver» chez Manuel Lozano Garrido «un témoin éloquent du bien qui peut être fait quand la plume reflète la grandeur d’âme et se met au service de la vérité et des causes nobles», a-t-il affirmé en espagnol.


Vendredi, en clôturant l’année sacerdotale, Benoît XVI avait pour la première fois explicitement «demandé pardon» pour les sévices sexuels commis par des prêtres «à l’égard des petits».


Depuis la publication en novembre d’un rapport en Irlande faisant état de centaines d’abus sexuels commis sur des enfants par des prêtres couverts par leur hiérarchie, les révélations sur des affaires de ce type se sont multipliées dans plusieurs pays d’Europe, y compris en Allemagne, pays natal du pape, d’Amérique du Nord et d’Amérique latine. Le pape a lui-même été accusé d’avoir gardé le silence sur les cas de prêtres pédophiles.



Agence France-Presse
Le Devoir