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Un petit groupe de radicaux a bloqué l’entrée de l’église nantaise Notre-Dame-de-Bon-Port où devait se tenir mardi soir un concert de la musicienne suédoise ANNA VON HAUSSWOLFF, organisé par le Lieu unique.

 

Après Nantes, Paris. L’église Saint-Eustache a fait savoir, mercredi 8 décembre, qu’elle annulait la représentation de la musicienne suédoise ANNA VON HAUSSWOLFF prévue jeudi, à 19 heures. L’artiste devait se produire dans une église de Nantes, mardi 7 décembre au soir, mais un groupe de catholiques intégristes l’en a empêchée. Jugeant sa musique « sataniste », ces derniers se sont cadenassés dans l’église Notre-Dame-de-Bon-Port, bloquant ainsi l’accès aux spectateurs.

 

« Une poignée de radicaux intolérants provoque l’annulation d’un concert à N-D du Bon-Port programmé en accord avec l’évêché », a tweeté Bassem Asseh, premier adjoint à la mairie de Nantes.

 

« Rien n’autorisait l’expression d’une telle censure. Ce n’est pas notre conception d’un projet de société fondé sur le dialogue et l’ouverture culturelle », a-t-il ajouté. Le concert, prévu à 21 heures, affichait complet. Une vidéo diffusée par Ouest-France montre les opposants à la tenue du concert bloquer l’entrée de l’église et chanter en groupe « Sainte-Marie mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs ».

 

« Quelques intégristes ont donc réussi à empêcher un concert. (…) Cela nous renforce dans l’idée que face à l’obscurantisme, nous avons plus que jamais besoin de la lumière des arts et de la culture », a tweeté Aymeric Seassau, adjoint à la culture à la mairie de Nantes. « Une lamentable manifestation d’intolérance et d’atteinte à l’expression culturelle », a de son côté tweeté Olivier Château, adjoint au patrimoine.
 

« Elle s’est déjà produite dans une quarantaine d’églises »

ANNA VON HAUSSWOLFF est une chanteuse, pianiste, organiste et autrice-compositrice de post-métal et de rock expérimental. Dans l’une de ses chansons, Pills, elle évoque l’addiction à la drogue et dit métaphoriquement avoir « fait l’amour avec le diable ».

 

« Elle s’est déjà produite dans une quarantaine d’églises ou de cathédrales et il n’y a jamais eu de problème », a expliqué à Ouest-France Eli Commins, le directeur du Lieu unique, la scène nationale de Nantes, qui organisait ce concert hors les murs. « Il n’y a aucune inspiration religieuse, aucune violence ! Simplement, elle joue de l’orgue et les orgues se trouvent dans les églises. C’est une musique d’influence post-métal. Il n’y avait même pas de paroles dans la représentation prévue », a-t-il ajouté.

 
 

Le Monde avec AFP