Le Diocèse de Montréal reçoit des appels de gens qui se disent possédés par les forces du mal. Le 24h a rencontré le prêtre chargé d’écouter ces personnes.


L’abbé François Sarazin, chancelier du Diocèse de Montréal, est mandaté, de recevoir les demandes pour les questions d’exorcisme.


«Des gens, pour toutes sortes de raisons, se sentent possédés, a expliqué l’abbé Sarazin en entrevue. On doit traiter leurs appels avec respect et on ne peut pas refuser de les entendre. Il serait imprudent de passer par-dessus ces phénomènes-là.»



Confirmer la possession


«On est en présence de personnes qui ont besoin d’un réconfort spirituel parce qu’elles souffrent et qu’elles sentent qu’il se passe quelque chose dans leur être», a ajouté le prêtre.


Lorsque l’abbé Sarazin reçoit ce genre d’appels téléphoniques, il propose au demandant de rencontrer le curé de sa paroisse. «Lorsqu’un prêtre va à sa rencontre, il est capable de savoir si l’individu est possédé ou pas», a-t-il expliqué.


«On lui pose des questions sur sa vie spirituelle et s’il y a une forme de répulsion lorsque par exemple on prononce le nom de Jésus ou celui de la Vierge Marie, la personne est prise d’une forme de possession», a confirmé le père Sarazin.



Le rituel


Il y a donc un rituel documenté qui existe au Diocèse de Montréal pour tenter de guérir ce genre de possession.


Durant la procédure, il y a une entrée avec une célébration pénitentielle où on demande pardon à Dieu.


«On écoute aussi la parole de Dieu tiré de passages des évangiles et on procède à un acte de prières sur la personne pour chasser l’esprit du malin (diable, démon, etc.)», a raconté M. Sarazin.


«On fait donc un rituel de prières de demandes de pardon, de suffrage, de supplication à Dieu de libérer la personne pour qu’elle retrouve la paix intérieure», a ajouté le prêtre.


«Ce n’est toutefois pas comme dans les films. Il n’y a pas de prêtres vêtus d’une telle manière, de décors de chandelles, d’encans et des cris», a toutefois précisé l’homme d’Église.



Maisons hantées


Le Diocèse de Montréal reçoit aussi des appels de gens qui pensent que des objets ou des lieux sont possédés. «Ça peut-être quelqu’un qui sait qu’il y a eu un meurtre dans sa maison il y a 30 ans et qui pense qu’il y a quelque chose qui se passe», a-t-il confié.


«Il peut aussi y avoir eu des phénomènes de sorcellerie qui donne l’impression à une personne que sa maison est hantée», a-t-il ajouté.


Habituellement, le prêtre va aller dans la maison et il va être attentif pour voir s’il y a des images sataniques et s’il y a déjà eu de la sorcellerie à cet endroit. «Le prêtre va bénir la maison, pièce par pièce, avec de l’eau bénite, une prière et demander que la paix revienne dans les lieux», a souligné le chancelier.


Il faut mentionner qu’il s’agit de séances d’exorcises officieuses, car il n’y a pas de prêtres du Diocèse de Montréal qui est officiellement autorisé par l’archevêque du Diocèse à pratiquer des exorcises.


Un prêtre exorcise européen, reconnu officiellement, est aussi venu donner une conférence à une quarantaine de prêtres l’an passé à Montréal.


En juillet dernier, le Vatican a aussi reconnu l’Association internationale des exorcistes (AIE), donnant son soutien à une pratique qui n’est pas admise ou appréciée par tous dans l’Église.



Simon Dessureault
Agence QMI