The Secret Eye Of L.A.Y.L.A.H. (1984) by ZERO KAMA (Korpses Katatonik & Michael DeWitt)

 

ZERO KAMA ‘The Secret Eye Of L.A.Y.L.A.H.’ (1984) : Discogs | Download

 

 

All instruments on this recording were solely made from human bones and skulls

 

Tracklist
01. Death Posture (03:14)
02. Atavism Dream (03:55)
03. Night of Matter (03:23)
04. Inauguration of the Pleasure Dome. (03:57)
05. Love Always Yiedeth (04:05)
06. Azure-lidded Woman (Pregnant Womb of Non) (03:52)
07. Hassan I Sabbah (04:05)
08. Starlit Mire (03:56)
09. Winged Eye Hadit (05:14)
10. Love Always Hadeneth (04:00)
11. Town of Pyramids (Night of Pan) (03:28)

 

43 min 15 sec

The Satanic Rites of Dracula (1973) by Alan Gibson


The Satanic Rites of Dracula
Alan Gibson, UK, 1973, 87 min


‘In London in the 1970s, Scotland Yard police investigators think they have uncovered a case of vampirism. They call in an expert vampire researcher named Van Helsing (a descendant of the great vampire-hunter himself, no less) to help them put a stop to these hideous crimes. It becomes apparent that the culprit is Count Dracula himself, disguised as a reclusive property developer, but secretly plotting to unleash a fatal virus upon the world.’IMDb

Le crucifix est là pour rester à l’hôtel de ville de Montréal

Même si Saguenay a reçu l’ordre de retirer son crucifix, Montréal gardera celui qui orne l’enceinte de son conseil municipal. Tant au sein du parti du maire Gérald Tremblay que du côté de l’opposition, on refuse de se lancer dans un débat «qui crée la dissension».

 

Marvin Rotrand, leader du parti Union Montréal, majoritaire au conseil, admet cependant ressentir un malaise devant ce «gigantesque» crucifix. «Mais je ne soulèverai pas cette question, a-t-il annoncé à La Presse. Je sais que les élus ne veulent pas de ce débat, ils le trouvent secondaire, divisif.»

 

Une fois n’est pas coutume: cette opinion est partagée par la chef de l’opposition, Louise Harel, qui estime que la présence de ce symbole religieux est «un accommodement raisonnable» tout à fait justifié.

 

La semaine dernière, la Ville de Saguenay s’est vu ordonner par le Tribunal des droits de la personne de cesser la récitation d’une prière catholique avant les assemblées, et de retirer le crucifix et la statue du Sacré-Coeur dans la salle. Le maire Jean Tremblay a annoncé qu’il portait cette décision en appel et a sollicité l’appui financier des citoyens.

 

À Montréal, la prière a été abolie dès 1987, à la suite de la plainte d’un citoyen auprès de la Commission des droits de la personne. La décision ne concernait pas le crucifix, qui aurait été installé sur le mur sud de l’enceinte du conseil en 1954, sous le premier mandat de Jean Drapeau.

 

En 2002, le conseiller Marvin Rotrand, alors responsable de la démocratie au sein du parti du maire nouvellement élu Gérald Tremblay, avait lancé un mouvement pour retirer ce crucifix. Il a expliqué hier avoir été sollicité par des citoyens «mal à l’aise» avec la présence de cet objet. «Juste le fait d’avoir soulevé cette question a fait de moi l’ennemi numéro un des vieilles madames habitant au Saguenay! se rappelle-t-il en riant. J’ai été débordé d’appels de gens qui essayaient de me vendre la salade que le crucifix n’est pas un symbole religieux, qu’il est complètement culturel.»

 

Le débat a suscité de la dissension au sein même du parti du maire. Même s’ils étaient eux aussi opposés à la présence du crucifix, des conseillers ont demandé à M. Rotrand de laisser tomber cette croisade, «parce qu’il ne fallait pas diviser la population avec ça». En mai 2002, le président du conseil, Marcel Parent, a décidé de reporter sine die le débat sur la question.

 

 

Un effet d’entraînement

 

La chef de l’opposition, Louise Harel, estime quant à elle que le crucifix n’a rien d’ostentatoire, la plupart des Montréalais ignorant même son existence. «À la différence du Saguenay, il n’y a pas de statue du Sacré-Coeur, ni de statue de la Vierge Marie dans l’enceinte du conseil. À dire vrai, c’est votre appel qui m’a fait réaliser qu’il y avait un crucifix. Ma foi, je trouve que c’est un accommodement raisonnable qu’il demeure là où il est.»

 

Au Mouvement laïque québécois, une des parties qui poursuivait la Ville de Saguenay, on précise que le récent jugement n’a pas encore pris effet, une autorisation d’interjeter appel étant toujours possible. «On n’a pas l’intention, nous, d’intervenir à l’hôtel de ville de Montréal, dit Marie-Michèle Poisson, présidente. Mais ça ne me surprendrait pas que des citoyens prennent l’initiative, que ce soient des plaintes spontanées comme ça se passe dans la plupart des cas.»

 

Plutôt que de multiplier les recours devant les tribunaux, Mme Poisson souhaite que les municipalités «prennent bonne note» de la plus récente décision et retirent d’elles-mêmes les symboles religieux.

 

 

Karim Benessaieh
La Presse

 

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Les symboles religieux sont-ils contraignants?

Patrice Garant, Professeur de droit public, Le Quotidien, 17 février 2011

 

Depuis le jugement du Tribunal des droits de la personne dans l’affaire de la prière et du crucifix à Ville de Saguenay, certains parlent (maintenant) de méli-mélo ou d’incohérence. Cette situation n’est pas sans rapport avec la croisade que poursuit sur toutes les tribunes le Mouvement laïque québécois pour la laïcisation intégrale de la société.

 

Au moment où le tribunal interdit la prière et le crucifix à l’hôtel de ville, afin de respecter la liberté de conscience des non-croyants, l’Assemblée nationale interdit le port du kirpan à restreignant ainsi la liberté religieuse des sikhs fondamentalistes… En 2008, cette même Assemblée décidait à l’unanimité de maintenir le crucifix en évidence au Salon bleu, position aujourd’hui inchangée.

 

Lire.

Prière au conseil municipal – Saguenay en appel

Le maire de Saguenay, Jean Tremblay, a décidé de porter en appel la décision du Tribunal des droits de la personne qui lui ordonnait de cesser la récitation de la prière lors des séances du conseil municipal.


Les frais liés à ces procédures ne seront plus assumés par la Ville de Saguenay mais plutôt par des dons que le maire a sollicités auprès de la population québécoise et des sympathisants à sa cause.


«Je suis certain que la majorité de mes citoyens sont favorables à ce qu’on se tienne debout, à ce que les Canadiens français — ça ne se ferait pas dans une province anglaise — aient des valeurs, qu’on les reconnaisse et qu’on les respecte», a expliqué Jean Tremblay lors d’une conférence de presse ce matin à Saguenay.


Le maire Tremblay ne digère pas le jugement du Tribunal qui, vendredi dernier, a ordonné que la récitation de la prière soit abolie et que les objets religieux exposés dans les salles où se tiennent les assemblées du conseil municipal soient retirés. Cette décision faisait suite à une plainte déposée conjointement pas un citoyen, Alain Simoneau, et par le Mouvement laïque québécois qui accusaient la Ville et son maire de porter atteinte, de façon discriminatoire, à la liberté de conscience et de religion de M. Simoneau.


La juge Michèle Pauzé a également condamné la Ville et le maire à verser 30 000 $ à M. Simoneau pour dommages moraux et punitifs.



Des répercussions


«On ne peut pas laisser aller ces choses-là car ç’a des répercussions partout au Québec. Imaginez-vous si on cédait. Ces gens-là vont faire la loi partout: “enlève-moi le crucifix, enlève-moi ci, change-moi tel nom”», a fait valoir le maire.


Les avocats de la Ville estiment qu’une victoire en appel est possible, a précisé le maire Tremblay. Jusqu’à maintenant, le dossier de la prière a coûté près de 60 000 $ aux contribuables de Saguenay, mais désormais, les procédures devant la Cour d’appel seront financées par une collecte de fonds que le maire a lancée ce matin. S’il y a surplus, ceux-ci seront versés aux soupes populaires de la région, a-t-il assuré.



Accomodements raisonnables


Le maire Tremblay a profité de la conférence de presse pour formuler quelques remarques sur les accomodements raisonnables et l’importance qu’ont les valeurs québécoises et les traditions à ses yeux. «Il faut apprendre la tolérance, mais surtout, avant de tolérer les autres, il faut exiger que les autres nous tolèrent. Là, on est rendus que c’est juste d’un bord: Il faut tolérer les autres, mais on ne demande pas aux autres de nous tolérer», a-t-il dit.


«Je considère que nos gouvernements ont été — et je ne parle pas particulièrement de celui qui est là présentement — particulièrement mous comme je trouve que les Québécois, on s’en vient particulièrement mous devant nos convictions, devant ce qui fait notre identité et devant ce qui nous unit: la langue, nos croyances et notre religion. On est mous et c’est comme ça qu’un peuple s’effrite avec le temps et perd de la force», croit le maire Tremblay.



Jeanne Corriveau
Le Devoir


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Le maire de Saguenay reçoit l’appui de l’archidiocèse de Québec
Ian Bussières, Le Soleil, 18 février 2011


(Québec) L’archidiocèse de Québec a qualifié de stimulante la démarche du maire de Saguenay, Jean Tremblay, qui porte en appel le jugement du Tribunal des droits de la personne interdisant la récitation de la prière avant les séances du conseil municipal. Lire.


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Une nation et son crucifix
Louise Mailloux – Professeure de philosophie, Le Devoir, 19 février 2011


Avec la décision du maire de Saguenay, Jean Tremblay, d’en appeler du jugement du Tribunal des droits de la personne lui ordonnant de mettre fin à la récitation de la prière lors des assemblées publiques du conseil municipal ainsi que de devoir retirer tout symbole religieux de la salle du conseil, un bras de fer vient de s’engager entre lui et le Mouvement laïque québécois (MLQ).


Mais plus importante encore est sa décision de lancer une campagne de souscription à l’échelle du Québec pour financer cet appel, espérant ainsi y impliquer l’ensemble des Québécois et relancer le débat des accommodements raisonnables non pas sur le terrain de la laïcité, mais plutôt sur celui de l’identité, un thème que le MLQ a toujours craint comme la peste. Si depuis ce jugement, les canons du MLQ étaient pointés en direction du Parlement, le château fort du crucifix, il leur faudra maintenant attendre avant d’allumer la mèche parce que, pour l’instant, c’est tout le Québec qui risque de s’enflammer. Pour devinez quoi? Le crucifix du Parlement! Lire.

L’Apocalypse de Jean (1968) par PIERRE HENRY (trois extraits)


Apocalypse De Jean (Volumes I-II-III)
Pierre Henry, France, 1968, 101:08 min


‘Mystérieux et effrayant, le livre de la Révélation, qui clôt la Bible, a inspiré beaucoup de musiciens (tous genres confondus), trop heureux de pouvoir puiser dans ce formidable réservoir de visions hallucinées, qui évoquent toutes, de manière plus ou moins ésotérique, le royaume de Dieu qui s’approche de nous et qui mettra fin à notre misérable vie terrestre. Mais en 1968, l’idée n’était pas du tout aussi évidente ; et puis le thème n’était pas vraiment à la mode…


Pourtant, Pierre Henry, le pape de la musique concrète et électro-acoustique, sorcier du traitement des sons, de l’échantillonnage, du filtrage, du montage en boucles, de la distorsion, inventeur avec Pierre Schaeffer de toutes ces belles techniques dès la fin des années 1940 ; Pierre Henry, virtuose de la console de mixage et de la bande magnétique, démiurge de toutes les plus délirantes cosmogonies sonores ; Pierre Henry, ce pur génie, visionnaire de toujours, auquel toute une tripotée de musiciens infiniment moins intelligents, moins imaginatifs et moins doués doivent tout ; Pierre Henry, disais-je, va s’y atteler, à cette idée : il ne va pas faire, heureusement, une simple « illustration sonore » de l’Apocalypse, il va en donner sa vision propre, dans un oratorio électronique mémorable, et par l’intermédiaire de la voix de l’acteur Jean Négroni.


Oui, la voix : on a bien raison de dire que c’est le premier et le plus beau des instruments ; celle de Jean Négroni, ici, qui est pourtant en elle-même assez chaude est expressive (pour ceux qui ont vu le film mythique de Chris Marker ‘La jetée‘, c’est lui le récitant), va subir progressivement tous les outrages : filtrée de manière légèrement différente selon chaque passage, elle se détériore au fur et à mesure, elle se distord, se réverbère, se multiplie à l’infini, s’éteint puis se rallume, tantôt hurlante tantôt agonisante : elle devient, entre les mains du compositeur français, malléable à merci, matière première quintessencielle de cette œuvre.


Après la voix vient tout le reste : des trilles électroniques sèches et tranchantes de l’ouverture jusqu’au cataclysme final, étouffant, ahurissant ; une profusion sonore si angoissante, si malsaine et vénéneuse parfois, si ouvertement expressive jusqu’aux limites de la décence qu’elle colle l’auditeur au plafond et l’entraîne dans un maelstrom dont il ne peut pas ressortir indemne. Je n’essaierai même pas de décrire une petite partie de cette œuvre gigantesque et de son extraordinaire montée en puissance. Si vous voulez voir (oui, je dis bien « voir ») l’Apocalypse de Jean, pas besoin de fumer la moquette, écoutez Pierre Henry, et « que celui qui a des oreilles, entende ».’Guts of Darkness