‘Dieu réunit ceux qui s’aiment’ – Coup de pub des paroisses de l’Église catholique de Québec

'Dieu réunit ceux qui s’aiment' Publicité publiée dans les pages de le Soleil (p. 13) et de Le Journal de Québec (p. 18)

Coup de pub des paroisses de l’Église catholique de Québec (…) suite à la forte médiatisation des réactions à la censure de la finale du fameux Hymne à L’amour d’Édith Piaf dans une école de Sorel (ici et ici). Les publicités se retrouvent dans les pages 13 de le Soleil et 18 de Le Journal de Québec du vendredi 17 février 2012.


'Dieu réunit ceux qui s’aiment' Publicité publiée dans les pages de le Soleil (p. 13) et de Le Journal de Québec (p. 18)

Un communiqué accompagne la diffusion de la publicité.



Symposium sur la pédophilie – Le pape appelle au «renouveau de l’Église»

CITÉ DU VATICAN — Le pape Benoît XVI a plaidé pour «un profond renouveau de l’Église» le 6 février dernier à Rome, à l’ouverture d’un symposium sans précédent organisé par l’Église catholique pour éviter les scandales pédophiles qui l’ont entachée ces dernières années.


«Soulager les victimes doit être de la plus haute importance pour la communauté chrétienne et doit aller de pair avec un profond renouveau de l’Église à tous les niveaux», a affirmé le pape à l’ouverture de cette rencontre à laquelle ont participé des délégués de 110 conférences épiscopales et les supérieurs de 33 ordres religieux.


Près de dix ans après l’éclatement du scandale aux États-Unis, suivi de révélations en chaîne, de l’Europe à l’Australie, ces assises, pour une grande part à huis clos, ont pour thème «Vers la guérison et le renouvellement». Elles veulent assurer à l’avenir la «protection des enfants», mais aussi des «adultes vulnérables».


Alors qu’un des reproches faits à l’Église est d’avoir dans le passé protégé les coupables sans écouter les jeunes blessés, les participants ont reçu la consigne de rencontrer en privé des victimes avant d’aller à Rome. «C’est une responsabilité majeure que de pouvoir regarder cette plaie béante dans l’Église, les yeux ouverts», a déclaré hier à Radio Vatican le recteur de l’Université grégorienne où se tient le symposium, le Français François-Xavier Dumortier.


Ce colloque ne vise pas à «un effet de visibilité», a-t-il affirmé en réponse à ceux qui y voient une opération de relations publiques.


D’anciennes victimes ont vivement critiqué hier ce symposium géant qu’elles jugent inutile et organisé pour sauver la face de l’Église. Caramella Buona, une association italienne d’aide aux victimes, s’est plainte de n’avoir pu accréditer deux de ses membres.


Pour Sue Cox, coordinatrice de «Survivors Voice», une coalition de victimes en Europe et aux États-Unis, «ils n’invitent pas ceux qui ne sont pas de leur côté». «C’est juste du théâtre, cela ne sert à rien», selon Mme Cox qui souhaiterait que l’Église soit «ouverte à une enquête par une autorité indépendante».


Pour sa part, la seule victime invitée à ce colloque, Marie Collins, a expliqué qu’elle y voyait «un tournant» positif, un «pas dans la bonne direction». «Ce symposium semble marquer un changement d’époque, d’attitude de l’Église. Un événement extrêmement important pour chacun, pour l’Église, pour les survivants et pour l’avenir», a dit à l’AFP cette Irlandaise violée à l’âge de 13 ans par un prêtre dans un hôpital de Dublin.


«J’espère qu’il y aura la reconnaissance [par les évêques] que beaucoup de choses ont mal fonctionné dans le passé», a ajouté Mme Collins qui a joué un rôle essentiel dans la dénonciation des abus dans son Église en Irlande et rappelle que «les coupables ont été laissés libres».


Pour le jésuite et psychothérapeute Hans Zollner, organisateur du symposium, l’Église entend «assumer la responsabilité pour le mal commis».


Les réponses des victimes sont diverses: pour certaines, «trop blessées, le chapitre Église est clos». D’autres «désirent aider pour que cela ne se répète pas», observe-t-il à Radio Vatican.



L’évêque Marc Ouellet


Quarante rapporteurs prendront la parole sur toutes les dimensions du problème, de l’influence de la pornographie sur Internet à la formation des prêtres. Des évêques «qui ont agi courageusement en défense des victimes» aux Philippines, États-Unis, Mexique, Brésil, Allemagne et Afrique du Sud témoigneront, selon les organisateurs du symposium.


Une des difficultés est, en raison de différences culturelles, de faire prendre conscience aux Églises en Asie ou en Afrique de la dimension du problème dans leur société.


D’autres institutions et communautés doivent aussi prendre la mesure de l’étendue des abus chez eux, l’Église pouvant même «devenir leader dans la protection des mineurs», selon le père Zollner.


Le président de la Congrégation pour les évêques, le Canadien Marc Ouellet, présidera aujourd’hui en l’église Sainte-Ignace une veillée pénitentielle où des responsables de l’Église «demanderont pardon» aux milliers de victimes.


Au titre des mesures concrètes, un centre d’enseignement par internet, largement financé par des institutions catholiques allemandes, sera lancé pour permettre à tous les religieux dans le monde de se familiariser avec les meilleures pratiques. Il aura des relais au Ghana, au Kenya, en Argentine, en Équateur, en Inde, en Indonésie, en Allemagne et en Italie.



Agence France-Presse
Le Devoir

Pornographie juvénile – Sitôt condamné, l’ex-évêque Lahey est libéré

OTTAWA — Condamné à 15 mois d’emprisonnement et à une probation de deux ans pour possession de pornographie juvénile, l’ex-évêque catholique Raymond Lahey est sorti de prison aussitôt sa peine prononcée hier au palais de justice d’Ottawa.


Comme le juge Kent Kirkland a accepté de compter en double les huit mois déjà passés derrière les barreaux, la peine de prison de l’ancien évêque de 71 ans est donc purgée, et il a entamé sa période de probation. L’ancien évêque du diocèse d’Antigonish, en Nouvelle-Écosse, ne s’est pas adressé à la horde de journalistes qui l’attendaient à sa sortie du palais de justice hier.


Le juge lui a toutefois imposé de sévères conditions de probation. Il devra notamment fournir un échantillon d’ADN et s’inscrire au registre des délinquants sexuels. Il devra aussi se soumettre à une fouille de ses ordinateurs lorsque la police le décidera. M. Lahey devra aussi se tenir loin des piscines, des garderies et des écoles.


«La tâche la plus difficile pour un juge lorsque l’on tente de déterminer une peine appropriée, c’est de trouver l’équilibre entre les valeurs fondamentales […] tout en prenant en compte la nature de l’accusé, a expliqué le juge Kirkland. Cette tâche est particulièrement exigeante dans ce cas-ci. D’un côté, l’exploitation sexuelle des enfants est un crime qui commande des représailles sévères. De l’autre côté, les circonstances personnelles de l’accusé, qui a assumé la responsabilité de ses actes répréhensibles, réduisent l’urgence d’une incarcération.»


Lahey avait plaidé coupable en mai dernier à une accusation d’importation de matériel de pornographie juvénile. Le septuagénaire avait alors décidé d’être emprisonné avant même que le juge ne décide de la peine. Il avait été épinglé à l’aéroport d’Ottawa. Des douaniers avaient découvert des milliers d’images sur son ordinateur portable et sur un appareil électronique de poche. Parmi les 155 000 images découvertes, 588 photographies et 63 vidéos montraient de jeunes garçons se livrant à divers actes sexuels, dont certains étaient torturés ou ligotés.


La Couronne a révélé à la cour que la collection de photos pornographiques de Lahey comprenait notamment des clichés montrant de jeunes garçons portant des crucifix et des chapelets en train d’accomplir des actes sexuels, et celle d’un homme déguisé en moine qui donnait la fessée à un garçon. En cour, un psychiatre a expliqué que Lahey n’est pas un pédophile.


Le procureur de la Couronne, David Elhadad, a estimé que la décision envoie le message que des peines sévères attendent ceux qui commettent des crimes liés à la pornographie juvénile.



La Presse canadienne
Le Devoir

Minorités vulnérables – Le Canada et la liberté de religion dans le monde

Si l’économie est fort susceptible de rester la priorité du cabinet Harper, 2012 sera peut-être aussi à Ottawa une année de la religion. Le Bureau de la liberté de religion promis avant l’élection du 2 mai n’était pas qu’une manœuvre pour se gagner les suffrages de minorités religieuses. Un tel service, apprend-on de la Presse canadienne, doit être officiellement annoncé bientôt. Les préparatifs laissent croire, toutefois, que l’initiative est encore loin d’apporter «la paix», même au Canada, «aux hommes de bonne volonté».


Jason Kenney, ministre fédéral de l’Immigration, a confié au Globe and Mail que l’assassinat de Shahbaz Bhatti, seul membre catholique du cabinet du Pakistan, avait déterminé Stephen Harper à faire du Canada un promoteur de la liberté de religion. Peu de semaines auparavant, lors d’une visite à Ottawa, Bhatti avait décliné une offre d’asile, tout en sachant que ses jours étaient comptés là-bas. L’homme voulait y faire abolir la loi sur le «blasphème».


Le Pakistan n’est pas le seul pays où des minorités religieuses sont persécutées. Selon une étude du Pew Forum on Religion and Public Life, une maison réputée des États-Unis, les chrétiens sont victimes de harcèlement de la part des autorités ou de la société dans 130 pays; c’est le cas des musulmans dans 117 pays; et aussi des juifs dans 75. Ces dernières années, le tiers des habitants de la planète ont vu reculer leur liberté religieuse. La tendance est même à de plus graves restrictions et à une dangereuse polarisation.


Le Canada donne l’image d’un pays pluraliste et respectueux des droits. Pourtant, la consultation que John Baird, ministre des Affaires étrangères, a tenue à Ottawa le 3 octobre aura laissé à l’écart d’importantes minorités et fait fi du droit des citoyens de savoir ce que pensent ces experts et chefs religieux alors invités par le ministère. Que des personnalités religieuses aient accepté une discussion à huis clos excluant, par surcroît, d’autres minorités ne témoignait pas, non plus, d’une grande ouverture.


D’après les quotidiens de la chaîne Postmedia News, non seulement cette rencontre aura été dominée par des représentants de confessions judéo-chrétiennes, mais surtout, si quelques minorités musulmanes étaient présentes, chiites et sunnites ne l’étaient pas ni, non plus, les sikhs, les hindous et les bouddhistes. «Si vous ne tenez pas compte de vos propres minorités chez vous, qu’allez-vous essayer de promouvoir dans le monde?», se demande Wahida Valiante, présidente du Congrès islamique canadien.


Le cabinet Harper aura fort à faire pour dissiper l’impression qu’il favorise les minorités qu’il convoite, mais aussi quelques confessions judéo-chrétiennes. Seul un bureau totalement «transparent», lui ont dit ses propres experts, et, pourrait-on ajouter, plus représentatif, convaincra le public d’ici qu’on ne s’en servira pas à des fins politiques. Et, après la crise à Droits et démocratie, comment ne pas s’inquiéter également du noyautage pratiqué par quelque lobby ethnoculturel?


Pour l’heure, soulignent des critiques, le Canada s’est élevé contre le sort fait aux coptes en Égypte, mais il n’a guère protesté dans le cas des musulmans chiites en Arabie saoudite. Certaines minorités, ajoutent d’autres observateurs, crient à la persécution, mais elles-mêmes tiennent encore un discours qui bafoue les droits d’autres minorités. À quand un bureau contre ces religions qui vouent les gens d’orientation sexuelle — ou même religieuse — différente à l’exclusion sociale, voire à la peine de mort?


Ottawa n’a pas encore précisé si cette promotion de la liberté de religion sera confiée en même temps à un ambassadeur attitré. Quelle que soit la formule retenue, l’expérience des États-Unis en ce domaine confirme qu’il n’est pas facile pour un gouvernement, quel qu’il soit, de se faire le gendarme de la liberté de religion. Ou bien, en effet, une agence qu’il crée en sera indépendante et risque de n’avoir guère de poids. Ou bien elle jouit de l’appui de son gouvernement, mais alors elle n’en est plus indépendante.


Dans le cas du Canada, le gouvernement a déjà fait savoir que le bureau en question pourra compter sur le ministère des Affaires étrangères, dont il sera un service, mais aussi sur le ministère de l’Immigration ainsi que sur l’Agence canadienne du développement international (ACDI). L’un va faciliter l’accueil des gens persécutés à cause de leur religion. L’autre va contribuer à des projets de promotion de la liberté religieuse. Or comment cela pourrait-il se faire sans d’abord un profond nettoyage au ministère de l’Immigration et à l’ACDI?


Au ministère de l’Immigration, bon nombre des demi-juges qui tranchent les cas de refuge ont longtemps fait preuve d’inculture politique. Le ministère a entrepris — officiellement pour s’assurer de leur compétence — de les soumettre à un examen, auquel plusieurs ont échoué. Sont-ils victimes de leur propre nomination partisane? De l’ineptie du ministère? Peu importe. Si ces arbitres peinaient à comprendre une persécution politique, on les voit mal trancher des cas de persécution religieuse.


À l’ACDI, on a longtemps subventionné Haïti, par exemple, avec des résultats souvent lamentables, qu’on déplorait déjà au temps des gouvernements libéraux. Sous les conservateurs, les droits de l’homme — et de la femme — furent davantage à l’honneur. Mieux encore, les entreprises canadiennes ont creusé des puits en Afrique. Ainsi, SNC-Lavalin, ce fleuron du génie humanitaire, a bâti en Libye un pénitencier dernier cri où étaient rééduqués les ennemis du président Kadhafi.


Bref, les religieux canadiens et les politiciens conservateurs qui veulent défendre la liberté de religion dans le monde seraient bien avisés de vérifier aussi quelle liberté ils pratiquent eux-mêmes au Canada.



Jean-Claude Leclerc
Le Devoir

Église néerlandaise: des «dizaines de milliers» de mineurs abusés sexuellement

LA HAYE, PAYS-BAS – «Plusieurs dizaines de milliers de mineurs» ont été abusés sexuellement au sein de l’Église catholique des Pays-Bas entre 1945 et 2010, et 800 auteurs présumés ont pu être identifiés, selon une commission d’enquête indépendante qui a publié vendredi des chiffres d’une ampleur inédite.


«Au total, c’est un chiffre absolument énorme», a déclaré l’ancien ministre de l’Éducation Wim Deetman, lors de la publication du rapport de la commission dont il est le président, admettant toutefois qu’il s’agissait-là d’une estimation: «le chiffre exact ne peut être calculé».


«L’Église catholique néerlandaise savait ce qui se passait et a tenté de résoudre le problème, mais cela n’a pas fonctionné», a affirmé M. Deetman, au cours d’une conférence de presse à La Haye, précisant que les abus sexuels allaient de «légers contacts physiques» à la «pénétration».


Se basant sur les archives d’institutions catholiques, il a assuré que le problème des abus sexuels était «à l’agenda des réunions épiscopales» depuis les années quarante.


Après plusieurs révélations dans la presse de cas d’abus sexuels présumés, la conférence épiscopale néerlandaise et la conférence des instituts religieux néerlandais avaient annoncé le 9 mars 2010 vouloir une enquête «large, externe et indépendante».


Composée de six personnes, dont des professeurs d’université, un ancien juge et une psychologue, la commission avait ouvert son enquête le 24 août 2010 sur des abus commis sur des enfants par des membres de l’Église catholique durant la période «de 1945 à nos jours».


Les estimations concernant le nombre de victimes ont été notamment effectuées grâce à une enquête menée auprès de plus de 34 000 Néerlandais de 40 ans et plus, représentatifs de la société néerlandaise.


Sur la base de près de 1800 signalements, quelque 800 auteurs présumés d’abus sexuels au sein de l’Église catholique néerlandaise, principalement des prêtres et religieux, mais également des laïcs, ont été identifiés. Au moins 105 d’entre eux sont encore en vie, selon la commission.


«Il y en a plus que 800, c’est sûr, mais nous n’avons pas pu retracer les autres», a souligné l’ancien ministre, soutenant que la question d’éventuelles poursuites judiciaires, pour des faits souvent prescrits, «appartient au parquet».


La commission explique la passivité des autorités religieuses notamment par le «tabou» que représentait la sexualité dans la société jusque dans les années soixante ainsi par une structure administrative et une culture «fermées» au sein de l’Église catholique.


«Et puis, les gens ne pouvaient tout simplement pas croire qu’un religieux puisse faire cela», a relevé M. Deetman.


Les risques d’abus sexuels étaient «deux fois plus élevés» pour les mineurs en internat que pour les autres, a précisé le président de la commission d’enquête, soulignant toutefois que ce problème existait également dans les internats non catholiques.


Une commission chargée de conseiller l’Église catholique néerlandaise sur l’indemnisation des victimes avait préconisé le 20 juin de dédommager celles-ci en fonction de la gravité des abus, jusqu’à 100 000 euros (135 000 $).


«On ne peut pas dire qu’il y ait un lien direct entre le célibat (des prêtres, NDLR) et les abus sexuels», a par ailleurs estimé l’ancien ministre, assurant toutefois dans le rapport que le célibat comportait un «risque» et entraînait «un besoin de sexualité».


L’Église catholique est secouée depuis plusieurs années par une série de scandales liés à la pédophilie, notamment en Autriche, Belgique, Irlande, Allemagne et aux États unis.


En 2004 par exemple, une enquête criminelle avait établi à 4400 le nombre de prêtres pédophiles aux États-Unis entre 1950 et 2002 et à 11 000 celui d’enfants victimes.



Nicolas Delaunay
Agence France-Presse