Le pape Benoît XVI, qui entame, mardi 17 mars, au Cameroun, son premier voyage en Afrique, a d’emblée abordé le grave problème du sida qui frappe durement ce continent, en campant sur la position de l’Eglise catholique contre l’usage du préservatif.
Dans l’avion qui le conduisait à Yaoundé, capitale du pays, il a estimé que l’on ne pouvait « pas régler le problème du sida avec la distribution de préservatifs« . « Au contraire [leur] utilisation aggrave le problème« , a-t-il ajouté. Le pape, qui laisse derrière lui un profond malaise au Vatican à la suite de l’énorme polémique suscitée par sa décision de lever l’excommunication d’un évêque négationniste, a également assuré qu’il ne se sentait « pas seul« , mais « entouré d’amis« .
Le Vatican est opposé à toute forme de contraception autre que l’abstinence (totale ou temporaire) et réprouve l’usage du préservatif, même pour des motifs prophylactiques (prévention de maladies). Le pape, qui va à la rencontre d’une Eglise particulièrement dynamique en Afrique, a dit avoir « une opinion positive » de l’Eglise locale, soulignant qu’elle était « proche de ceux qui souffrent et ont besoin d’aide« . « Parfois, elle est même seule à fonctionner alors que d’autres structures ne fonctionnent plus« , a-t-il ajouté.
A Yaoundé, où il est attendu en fin d’après-midi, le pape s’adressera à tous les Africains et rencontrera jeudi les représentants des épiscopats de cinquante-deux pays réunis pour préparer un synode sur l’Afrique prévu en octobre au Vatican. Il quittera le Cameroun vendredi à la mi-journée pour l’Angola, qui panse encore les plaies de vingt-sept ans de guerre civile.