Deliver Us (2016) de FEDERICA DI GIACOMO

Première québécoise présentée ce soir dans le cadre du Festival Fantasia :

 

Deliver Us
Federica Di Giacomo, Italie, 2016, 90 min

 

Alors qu’il arrose nonchalamment de l’eau bénite sur une femme, un prêtre italien se livre à un rituel qui semble tout à fait ordinaire. Silencieuse dans un premier temps, elle tremble un peu. À la seconde où il pose sa main sur sa tête, elle éclate en sanglots, poussant un hurlement enragé comme si elle brûlait vive. Sa voix résonne sur les murs froids de l’église. « Laisse-moi tranquille, salaud! Elle est à moi! » Son timbre aigu se transforme par moments en une intonation plus gutturale. Son démon interne se dévoile. Le prêtre reste calme. Il a exécuté ce genre d’exorcisme banal bien des fois avant.

Frederica di Giacomo est la première réalisatrice à s’intéresser à la pratique de véritables exorcismes en Italie. Sans la démystifier, elle la replace dans un contexte de tous les jours. Elle suit de très près plusieurs sujets dans leur état le plus vulnérable, exagérant parfois, perdant parfois réellement l’esprit. Sa caméra est respectueuse, et avec une lumière naturelle, elle peint leurs portraits avec une grande sincérité. Certains ont des problèmes insignifiants, d’autres portent le lourd poids d’une vie entière d’abus et de violence; tous sont attirés par un remède religieux qui pourtant semblerait pouvoir les blesser bien plus.

Où la frontière entre la maladie mentale et l’horreur surnaturelle peut-elle être tracée? Sommes-nous face à des autopossessions, des manipulations de l’Église pour mieux contrôler ses partisans, ou un démon d’un autre monde? Comme JESUS CAMP avant lui, DELIVER US révèle la véritable horreur de la foi déviante et poussée à l’extrême et, plus encore, explore la dualité entre anciennes traditions et dépression moderne. Le fameux EXORCISTE de Friedkin n’est qu’une fiction — DELIVERS US est réel et bien plus étrange. – Celia Pouzet


Deliver Us (2016) de FEDERICA DI GIACOMO

 

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Décès de l’exorciste du Vatican GABRIELE AMORTH (September 19, 2016)
Des appels pour des cas d’exorcisme au diocèse de Montréal (October 31, 2014)
MAYHEM bassist to have evil spirits driven out of him on Norwegian National TV (August 9, 2011)
The Rite Of Exorcism (1974) by Rev. PATRICK J. BERKERY, Ph.D. (May 2, 2011)
Meet America’s Top Exorcist, The Inspiration For ‘The Rite’ (March 10, 2011)
New interest in exorcism rites comes to Baltimore (January 13, 2011)

Pédophilie dans l’Eglise : le poids du silence (2017) présenté par ELISE LUCET

Pédophilie dans l’Eglise : le poids du silence
Présenté par Elise Lucet pour l’émission Cash investigation sur France 2, France, 2017, 133 min

 

Pendant près d’un an, l’équipe d’Elise Lucet, en partenariat avec Mediapart, a travaillé sur l’un des secrets les mieux gardés de l’Eglise de France, le fléau de la pédophilie, qui fait vaciller l’institution. Des religieux, condamnés, seraient toujours en activité, parfois même au contact d’enfants. L’enquête révèle que des hauts responsables de l’Église ont couvert certains agissements et protègent des prêtres accusés d’agressions sexuelles sur mineurs en les déplaçant de pays en pays, notamment en Afrique. Cash Investigation a cartographié ces exfiltrations internationales. L’équipe s’est rendue au Vatican, à la rencontre du pape François.

 

Pédophilie dans l’Eglise : le poids du silence (2017) présenté par ELISE LUCET

 

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La névrose chrétienne (1976) par le Docteur PIERRE SOLIGNAC (May 25, 2012)

 

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  1. One in 14 Catholic priests accused of abuse in Australia (February 6, 2017)
  2. Des prêtres de Montréal se verront interdire d’être seuls avec des enfants (June 23, 2016)
  3. Le pape crée une instance pour juger les évêques couvrant des abus sexuels (June 10, 2015)
  4. Les propos du pape sur la pédophilie ont des échos jusqu’au Québec (July 15, 2014)
  5. Des victimes de prêtres veulent Mgr Ouellet comme pape (March 11, 2013)
  6. Pornographie juvénile : un prêtre de Sorel-Tracy accusé (March 8, 2013)
  7. Congrégations générales – Les problèmes de l’Église sur la table (March 7, 2013)
  8. Agressions sexuelles: un deuxième frère de Sainte-Croix sera arrêté (December 29, 2012)
  9. Symposium sur la pédophilie – Le pape appelle au «renouveau de l’Église» (February 15, 2012)
  10. Pornographie juvénile – Sitôt condamné, l’ex-évêque Lahey est libéré (January 5, 2012)
  11. Église néerlandaise: des «dizaines de milliers» de mineurs abusés sexuellement (December 16, 2011)
  12. Pédophilie – L’Église veut éduquer son clergé par Internet (June 28, 2011)
  13. Former Catholic bishop Raymond Lahey pleads guilty to child pornography charges (May 4, 2011)
  14. Pédophilie – Le Vatican va envoyer une «circulaire» aux évêques (November 20, 2010)
  15. Le Vatican durcit les règles contre la pédophilie (July 15, 2010)
  16. Top Catholic Priest Accused of Sexually Abusing His Own Sons (June 25, 2010)
  17. Pope addresses priest abuse scandal (June 11, 2010)
  18. Vatican Sex Abuse Prosecutor: Guilty Priests Are Going To Hell (June 4, 2010)
  19. Priest Accused Of Abusing Boy, Turning Home Into ‘Erotic Dungeon’ Surrenders To Police (May 26, 2010)
  20. Le Vatican publiera un guide contre la pédophilie (April 9, 2010)
  21. Agressions sexuelles par des membres du clergé – Les victimes exigent la démission de Mgr Ouellet (February 17, 2010)

An aging Montreal mystic brings his unique blend of spirituality and art to the streets of Manhattan

Billsville: Aging Mystic Brings His Art to New York City
Maisie Jacobson for CBC, Canada, 2016, 19 min 16 sec

 

In a tiny Montreal apartment, something strange is going on. Thousands of brightly coloured LED lights flash on and off, illuminating portraits of everyone from Frank Gehry to Anne Boleyn. On the few surfaces not covered by discarded electrical circuitry, pink bottles of “hooch” bubble away as they slowly ferment. Amidst the visual din, fantastical machines whir, hum and spin. At the centre of it all sits visionary artist BILL ANHANG, hard at work on his latest creation.

Spurred on by visions of God, Einstein, and Mohammed, BILL has dedicated the last 40 years of his life to producing some of the strangest and most enigmatic art on the planet. Now, at 85, he is about to emerge from his relative obscurity as he heads to New York City for the first major gallery show of his career, an exhibition featuring his work at the prestigious American Folk Art Museum in Manhattan. Billsville follows BILL to New York as he prepares to “share a new light with mankind.”

 

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Turning The Art World Inside Out (2013) by JACK COCKER (May 6, 2016)
Bozarts (1969) de JACQUES GIRALDEAU (June 20, 2013)
R.I.P., Rest in Pieces: A Portrait of Joe Coleman (1997) by ROBERT-ADRIAN PEJO (December 26, 2011)
MARCEL BARIL: figure énigmatique de l’art québécois (2002) (November 23, 2011)

Quebec My Country Mon Pays (2016) by JOHN WALKER

Les relations ANGLO-FRANCO dans le cinéma québécois, onzième partie

 

Quebec My Country Mon Pays
John Walker, Canada, 2016

 

Quebec My Country Mon Pays charts the aftermath of Quebec’s Quiet Revolution in the 1960s. This social justice movement unleashed dramatic cultural and political changes that led to the separatist movement, the FLQ terrorist crisis and, ultimately, the exodus of more than 500,000 English-speaking Quebecers. Montreal-born filmmaker JOHN WALKER reveals his own complicated relationship with the province in a film brimming with love and longing.

WALKER’s roots in Quebec go back 250 years. Yet he’s struggled his entire life to find his place and to feel he truly belongs. In Quebec My Country Mon Pays, he explores a very personal story through the lens of a cast of characters including three generations of his family, childhood confidantes and artistic contemporaries – Denys Arcand, Jacques Godbout and Louise Pelletier – as well as Christina Clark, a young person whose experience today mirrors Walker’s own in the 1960s and ‘70s, and Emilie Gélinas, a young Quebec independentist.

In a quest to make sense of a divisive and transformative time in Quebec’s evolution, they each wrestle with their memories, their decisions and the continuing reverberations.

 

quebecmycountrymonpays.ca

 

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L’inconfort de la différence

Le cinéaste John Walker se penche avec émotion sur la fracture linguistique au Québec

Des années 1960 à la décennie 1990, depuis les premiers actes de violence perpétrés par le Front de libération du Québec jusqu’au deuxième référendum sur la souveraineté, plusieurs centaines de milliers d’anglophones ont plié bagage. John Walker fait partie de ceux-là. Mais si on peut avancer sans trop de craintes de se tromper que la plupart n’ont jamais regretté d’avoir quitté — fui — un environnement dont ils se sentaient exclus, le cinéaste né à Montréal, lui, s’est toujours demandé et se demande encore, en proie à un déchirement profond, voire existentiel, s’il aurait dû rester. Son coeur, dit-il, est ici.

C’est à la mort de son père, installé à Toronto depuis 1980, que Walker, aujourd’hui âgé de 64 ans, a eu l’idée de « lancer une conversation » sur la condition anglophone au Québec. En 2008, la famille se demandait où enterrer le paternel, un photographe qui avait déménagé en Ontario parce qu’il craignait que les siens ne perdent la citoyenneté canadienne et que ses affaires déclinaient, ses clients s’exilant les uns après les autres. Tout naturellement, il a été décidé que la dépouille devait « rentrer à la maison », selon les mots du cinéaste. C’est donc dans un cimetière de Lachute qu’elle a été inhumée, juste à côté de l’endroit où reposent ses propres parents. Les racines irlandaises et écossaises de John Walker au Québec remontent à 250 ans.

Le film Quebec My Country Mon pays, en anglais, n’est pas un réquisitoire : il pose beaucoup plus de questions, parfois douloureuses certes, qu’il n’offre de réponses. Et John Walker n’est pas un angryphone : « la colère ne sert à rien », dit-il, et son approche relève davantage d’une certaine nostalgie, d’une mélancolie tenace. Tout ce qui aurait pu être et n’a jamais été. « Il était hors de question pour moi de jeter de l’huile sur le feu », précise-t-il en entrevue, parlant plutôt de son documentaire comme d’une sorte de « complainte ».

 

S’il n’est pas trop tard

Le cheminement de l’artiste, tient-il à prévenir, est résolument personnel, car la généralisation se révèle toujours mauvaise conseillère. L’oeuvre est celle d’un seul homme, qui n’en espère pas moins trouver un écho chez la jeune génération et peut-être, s’il n’est pas trop tard, contribuer à bâtir des ponts qui enjamberaient le fossé historique séparant deux solitudes qui seraient pourtant idéalement placées pour se comprendre, elles qui sont toutes deux des minorités.

Historique ? John Walker évoque ses ancêtres, et il a recours aux archives pour tenter d’expliquer ce qui a bien pu se passer à partir des années 1960, qui dépendent elles-mêmes de ce qui est arrivé avant. Il furète des deux côtés de la clôture, interviewant tant des francos que des anglos. Il raconte même qu’en 1976, il a voté pour le Parti québécois parce qu’il voyait en celui-ci un vent de renouveau rafraîchissant.

Au bout du compte, Walker se déclare « coincé dans une histoire d’amour, écrivant au Québec des lettres qui ne peuvent jamais être postées », et il se demande si d’autres parviendront à faire parvenir le message à destination. Son récit à la fois torturé et émouvant témoigne d’une réalité : si Denys Arcand, qui apparaît dans le film, a résumé sa vision du référendum de 1980 en évoquant le confort et l’indifférence, on a ici affaire, par-delà des années et des années de ce qui pourrait au fond être un vaste malentendu, à l’inconfort que provoque trop souvent la différence.

 

Jean Dion
Le Devoir

 

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L’invention d’une minorité: les Anglo-Québécois (1992) de JOSÉE LEGAULT (May 31, 2015)

 

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Les relations ANGLO-FRANCO dans le cinéma québécois :

Montréal New Wave (2016) de ÉRIK CIMON (February 26, 2016)
Between the Solitudes (1992) by ABBEY JACK NEIDIK (January 13, 2016)
La langue à terre (2013) de JEAN-PIERRE ROY & MICHEL BRETON (January 8, 2016)
Les États-Désunis du Canada (2012) de MICHEL BARBEAU, GUYLAINE MAROIST & ÉRIC RUEL (December 8, 2015)
Reaction: A Portrait of a Society in Crisis (1973) by ROBIN SPRY (May 1, 2015)
Le journal de madame Wollock (1979) de GILLES BLAIS (January 15, 2015)
Le sort de l’Amérique (1996) de JACQUES GODBOUT (January 16, 2015)
Speak White (1980) & Le temps des bouffons (1985) de PIERRE FALARDEAU et JULIEN POULIN (January 20, 2015)
Le mouton noir (1992) & Les héritiers du mouton noir (2003) de JACQUES GODBOUT (January 22, 2015)
Le confort et l’indifférence (1981) de DENYS ARCAND (January 26, 2015)
Le chat dans le sac (1964) de GILLES GROULX (April 7, 2014, à la toute fin de l’entrevue)
Québec Soft (1985) de JACQUES GODBOUT (June 24, 2011)
Mon oncle Antoine (1971) de CLAUDE JUTRA (December 24, 2010)
Les événements d’octobre 1970 (1974) de ROBIN SPRY (October 6, 2010)