December 31, 2009
John William Waterhouse au Musée des Beaux Arts de Montréal (jusqu’au 7 février 2010).
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Vers un mysticisme pittoresque
Contrairement à la mode plus ancienne du spiritisme, science populaire qui cherchait à établir le contact entre un médium vivant et l’esprit d’un défunt, les mouvements occultes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, plus élitistes, étaient basés sur un enseignement ésotérique lié à une série de textes fondamentaux qui allaient de l’Antiquité classique à la poésie moderne dans la tradition romantique. Le « système imaginatif particulier » qui caractérise les oeuvres de la maturité de Waterhouse peut-il être attribué à une fascination pour l’occultisme ?
Il est tentant de voir dans l’étonnante rareté des documents conservés à son sujet l’indice d’une vie secrète, peut-être au sein d’une société occulte, mais cela relève de la pure spéculation : ces sociétés étant hermétiques par définition, elles se dérobent aux efforts des chercheurs. On remarquera tout au plus que ces oeuvres représentent systématiquement des mythes considérés comme particulièrement révélateurs par les milieux occultistes de l’époque. Dans ce contexte, il est important de noter que, même si l’occultisme se réclamait d’une tradition immémoriale, ce choix thématique donnait à l’oeuvre de Waterhouse une dimension résolument contemporaine, en phase avec les recherches du modernisme littéraire qui ont eu cours lors des décennies suivantes (…)
Site sur l’exposition (Musée des Beaux Arts de Montréal)