La Cour suprême se penchera sur les exemptions au cours de culture religieuse

OTTAWA – La Cour suprême du Canada garde une porte ouverte pour des parents de Drummondville qui souhaitent que leurs enfants soient exemptés du cours d’Éthique et culture religieuse. En acceptant d’entendre leur appel, le plus haut tribunal du pays déterminera si leurs enfants pourront être exemptés – ou non – de ce cours sur la base qu’ils en subissent un préjudice grave et qu’il viole leur liberté de religion.


La Cour suprême pourrait ainsi être amenée à modifier le refus de la Commission scolaire Des Chênes de leur accorder une exemption, un refus confirmé par la Cour supérieure et la Cour d’appel.


Le programme d’Éthique et culture religieuse est enseigné au Québec depuis septembre 2008, et est obligatoire pour tous les élèves du primaire et du secondaire, au public comme au privé. Il prévoit notamment une introduction à toutes les grandes religions du monde, incluant le christianisme, la religion musulmane et l’hindouisme.


Même avant la première journée de cours, il a suscité des débats au sein de la population québécoise.


Certains s’y sont carrément opposés, comme les parents de confession catholique qui ont mené cette bataille juridique.


Pour eux, leurs enfants subiraient un préjudice grave s’ils étaient forcés de suivre ce cours en raison d’un contact prématuré et obligé avec une série de croyances incompatibles avec celles de la famille. L’atteinte à la liberté de religion – un droit protégé par la Charte canadienne tout comme par la Charte québécoise des droits et libertés – a aussi été plaidée.


Et puisque la ministre de l’Éducation de l’époque, Michelle Courchesne, avait annoncé publiquement en avril 2008 qu’il n’y aurait pas d’exemption à ce cours, les parents avaient aussi argumenté que le processus était vicié dès le début.


La Coalition pour la liberté en éducation – un regroupement de parents créé pour protester contre l’introduction du nouveau cours d’Éthique et de culture religieuse – a accueilli avec satisfaction jeudi la décision de la Cour suprême d’entendre la cause.


«C’est un débat de société important. Que les parents aient le droit de retrouver le droit de choisir», a souligné Sylvain Lamontagne, le président de la Coalition mais aussi un parent opposé à ce cours.



Stéphanie Marin
La Presse Canadienne

Un Québécois sur trois croit aux miracles du Saint Frère André

Sondage Léger Marketing- Le Devoir – Un Québécois sur trois croit à ses miracles.


Le frère André a-t-il réalisé les miracles qu’on lui attribue? L’Église catholique, après des recherches, a répondu par l’affirmative et procédera à sa canonisation en grande pompe cette fin de semaine au Vatican. Les Québécois sont eux aussi très nombreux à croire que le frère André, décédé en 1937, a réalisé des miracles, selon un nouveau sondage Léger Marketing-Le Devoir.


Un peu plus d’une personne sur trois, soit 35 %, affirme que le frère André a bel et bien effectué des guérisons miraculeuses. Près de 22 % des Québécois pensent que c’est de la frime, alors que 45 % refusent de répondre ou disent ne pas savoir.


Christian Bourque, vice-président de Léger Marketing, affirme que tous les sondages montrent que 30 à 40 % des Québécois continuent d’être attachés à la religion catholique, même si les églises sont vides. Tous ne sont pas croyants, dit-il, «mais beaucoup le sont!»


De plus, l’image du frère André, né Alfred Bessette en 1845, est très forte. «C’est un personnage historique maintenant. Même les jeunes savent qui est le frère André. Sa réputation dépasse le monde catholique», dit Christian Bourque.



Événement important


Rien d’étonnant, donc, à ce que sa canonisation soit perçue comme un événement important par les Québécois. Ainsi, 28 % des répondants estiment qu’il s’agit d’un «grand événement», alors que 36 % affirment qu’il s’agit d’un événement «d’importance mineure». Donc, 64 % des répondants considère qu’il s’agit d’un événement digne de mention.


Un peu moins d’une personne sur trois, soit 29 %, considère que cette reconnaissance par le Pape «n’est pas importante du tout». Environ 7 % ont dit ne pas savoir ou ont refusé de répondre.


«Dans une société moderne, il y a peu de moments qui nous permettent de faire une pause pour souligner un événement historique. Les gens estiment que ça vaut la peine d’y porter attention à un certain degré», dit Christian Bourque.


Toutes les questions et les résultats du coup de sonde sont disponibles sur notre site Internet ledevoir.com. Le sondage a été mené en ligne du 12 au 14 octobre, auprès de 1000 personnes représentatives de la population et selon une méthode fiable et éprouvée. Un échantillon probabiliste de la même taille présenterait une marge d’erreur de 3,1 %, 19 fois sur 20.



Alec Castonguay
Le Devoir


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Lire aussi :


Canonisation du frère André – Le Maurice Richard de la foi.

Christian Rioux, Le Devoir, 16 octobre 2010


La jeunesse d’Alfred Bessette ne laissait pas présager son avenir.
Pierre Vallée, Le Devoir, 16 octobre 2010

Le Devoir au Vatican – Le frère André fait encore courir les foules.
Christian Rioux, Le Devoir, 16 octobre 2010

Canonisation du frère André – Ce qu’il en reste.
Josée Boileau, Le Devoir, à 16 octobre 2010

En aparté – Les restes de l’Église du frère André.
Jean-François Nadeau, Le Devoir, 16 octobre 2010

Canonisation de frère André, ce dimanche 17 octobre 2010

Suivi du billet du 13 février 2010 :


Canonisation de frère André le 17 octobre 2010

Le rite de canonisation de frère André sera diffusé dimanche matin le 17 octobre 2010, en direct, sur les ondes de RDI et LCN (sur LCN dès 3 h 30 ) dès 4 h du matin.


À l’Oratoire Saint-Joseph, la célébration sera retransmise dans la crypte sur écran géant, en direct de la télévision Sel et Lumière à partir de 4 h du matin.


Célébration au Stade olympique, samedi le 30 octobre 2010.


Plus de détails ici.


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Sacrée montagne – La canonisation d’un frère
Gilbert Duclos et Hélène de Billy, 2010, 7 min 34 s



De son vivant et depuis sa mort en 1937, le frère André est un des héros populaires les plus aimés du Québec. Les miracles qu’il a laissés à sa suite seront consacrés à l’occasion de sa canonisation, le 17 octobre 2010, faisant de lui le premier saint québécois.


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MAJ 30 octobre 2010

Le Stade olympique pris d’assaut pour le frère André


La cloche a retenti à 14h très exactement sur le parterre bétonné d’un Stade olympique pris d’assaut par des dizaines de milliers de fidèles, samedi.


L’arrivée du frère André au sein du Temple de la renommée des saints de l’Église catholique a été soulignée avec pompe par un cortège de prêtres et d’évêques. Pendant ce temps, les visages des 10 autres saints «canadiens» canonisés par l’Église catholique se succédaient sur l’écran géant.


Défilant sous les yeux des premiers ministres Stephen Harper et Jean Charest, les religieux ont ouvert le chemin à l’archevêque de Montréal, le cardinal Jean-Claude Turcotte, à qui avait été confié le soin de présider la cérémonie


Les reliques de l’humble portier ont été accueillies par un silence religieux que seuls un air d’orgue et le bruissement des foulards blancs agités par la foule perçaient.



Chantal Pary ouvre le bal


La grande messe, prononcée en grande partie en français, s’était ouverte avec une performance de la chanteuse Chantal Pary. Accompagnée du violoniste Alexandre Da Costa, elle a interprété la chanson Le miracle sur la montagne, qu’elle avait composée et chantée en 1982, au Stade olympique, pour souligner la béatification du frère André, né Alfred Bessette.


Pour célébrer la «médaille olympique de la canonisation» du frère André, Jean-Claude Turcotte a dirigé une messe entrecoupée d’hymnes interprétés par quelque 150 jeunes des Petits Chanteurs du Mont-Royal ainsi que 16 musiciens de l’orchestre à vent du Collège Notre-Dame.


À cette musique s’ajoutait régulièrement celle des sièges du Stade. Un concert rythmé qui retentissait à chaque fois que les fidèles se levaient et s’assoyaient.


Le Stade était peut-être l’endroit tout indiqué pour cette cérémonie; l’écho caractéristique des cérémonies religieuses étant magnifié par le son particulier du lieu qui, habituellement, ne sied pas tout à fait aux prestations musicales.



Le guérisseur du Mont-Royal


«L’Église ne canonise jamais quelqu’un uniquement pour ce qu’il a été et pour ce qu’il a vécu autrefois (…) Presque chaque jour, à son bureau, durant des heures et des heures, il tendait l’oreille. (…) Après avoir écouté, il les réconfortait», a affirmé le cardinal Turcotte lors de son homélie.


L’oeuvre du frère André a marqué des générations de Québécois, dont Gaston Turmel et son fils Nicolas, venus de Saint-Apolinaire expressément pour assister à la cérémonie.


«J’ai travaillé toute ma vie en thérapie physique. Et j’ai eu toute ma vie comme assistant le frère André. J’avais sa confiance et cela m’a beaucoup aidé à travailler pour éviter les accidents de parcours, ce qui peut arriver lorsqu’on prodigue des traitements physiques», a expliqué Gaston Turmel.


«Et moi, j’ai suivi les traces de mon père pour le frère André», a renchéri son fils Nicolas, qui a travaillé 14 ans avec son paternel.


D’ailleurs, lors de la cérémonie, ce sont des béquilles soulevées à bout de bras qui ont suscité les applaudissements les plus chaleureux. Elles étaient présentées en guise d’offrandes pour symboliser présumés guérisons rendues possibles grâce à l’intercession du frère André.



Les victimes de Notre-Dame


Tel que promis, les victimes de prêtres pédophiles qui souhaitaient obtenir une partie des profits engrangés lors de la messe célébrée au Stade olympique ne se sont pas présentés sur les lieux pour manifester — et ce, même s’ils n’ont obtenu aucune réponse à leur demande, formulée plus tôt cette semaine.


Dans une lettre envoyée mardi au cardinal Jean-Claude Turcotte et à Mgr Pierre Morissette, président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, deux associations de victimes estimaient avoir droit aux bénéfices que rapportera la vente des billets à cinq dollars.


Le porte-parole du Comité des victimes de pédophiles au Collège Notre-Dame, à Montréal, Robert Cornellier, a toutefois répété qu’il était primordial que l’Église écoute les victimes d’abus sexuels.


M. Cornellier, dont le frère René a été victime de sévices sexuels alors qu’il fréquentait le Collège Notre-Dame, espère déposer un recours collectif en mémoire de son frère mort en 1994.


La Congrégation de Sainte-Croix, qui a fondé l’établissement scolaire et l’Oratoire Saint-Joseph, a présenté ses excuses un peu plus tôt ce mois-ci et a promis de collaborer avec les enquêteurs si des plaintes étaient logées dans le futur.



La Presse canadienne
Le Devoir

La ‘Crise d’octobre’ a 40 ans

‘Le 5 octobre 1970, la crise d’Octobre éclate’

 

Les événements d’octobre 1970
Robin Spry, Canada, 1974, 87 min 9 s

 

Documentaire retraçant les faits saillants qui ont marqué l’automne 1970, au Québec. La caméra suit les hommes et les événements dans l’énorme casse-tête politicosocial suscité par l’enlèvement de deux hommes. Le film ne va pas sans un important rappel historique des faits qui sous-tendent l’action entreprise par le Front de libération du Québec.

 

 

La liberté en colère
Jean-Daniel Lafond, Canada, 1994, 73 min 16 s

 

Documentaire sur quatre personnages, qui furent au début des années 70 les acteurs d’une période mouvementée d’affirmation nationale au Québec : Pierre Vallières, Charles Gagnon, Francis Simard et Robert Comeau. Regard sur leur engagement social et politique sur fond de séquences d’archives et de chansons de Plume Latraverse.

 

 

24 heures ou plus
Gilles Groulx, Canada, 1973, 113 min 13 s

 

Pamphlet cinématographique réalisé par Gilles Groulx à un moment de fièvre populaire exceptionnelle au Québec, dans le contexte de la Crise d’octobre 1970. Œuvre personnelle et militante d’un cinéaste québécois engagé, sa philosophie s’oppose à la « société de consommation » perçue comme la suprême incarnation du mal.

 

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Aussi :

Crise d’octobre, 40 ans déjà

Archives de Radio-Canada
 

Il y a 40 ans, le Québec traversait l’une des pires crises de son histoire. Pendant plusieurs semaines, la population a été tenue en haleine. Deux personnages publics ont été enlevés, une menace de coup d’État (réel ou supposé) planait dans l’air, l’armée canadienne s’est déployée au Québec et des centaines de personnes ont été arrêtées en vertu de la Loi sur les mesures de guerre.

La crise d’Octobre a changé à jamais la société québécoise, et ses séquelles se font sentir encore aujourd’hui.

Des émissions spéciales à la télévision et à la radio de Radio-Canada vous font revivre les événements d’Octobre 70 en y apportant un éclairage nouveau. Des témoignages chocs et de nouvelles révélations permettent de voir la crise sous un autre angle.

Québec alloue 18,5 millions au patrimoine religieux

QUÉBEC – Plus de 25 millions $ seront dépensés en 2010-2011 en travaux de restauration sur une centaine de bâtiments religieux à valeur patrimoniale, a annoncé mardi la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine St-Pierre.


Le Ministère accorde une aide financière de 18,6 millions $ au Conseil du patrimoine religieux du Québec, pour couvrir jusqu’à 70 % des coûts de ces projets, le reste devant être assumé par les propriétaires des bâtiments.


L’aide vise des lieux de culte et des édifices à vocation religieuse datant d’avant 1945.


Dans la région de la Capitale-Nationale, des travaux seront réalisés sur sept églises, pour un total de 3,3 millions $.


Une aide financière de 705 000 $ servira à la réfection du système électrique et à des travaux de maçonnerie sur l’église Saint-Michel de Sillery; l’archevêché de Québec reçoit plus de 869 000 $ pour des travaux de mise aux normes alors que l’église Chalmers-Wesley obtient 535 854 $ pour la restauration de ses clochers. Enfin, la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré bénéficiera de 730 000 $ pour la restauration de sa toiture. Dans la région de la Chaudière-Appalaches, une aide de 1,7 million $ permettra de réaliser 11 projets de restauration.


L’annonce a été faite à l’église Saint-Michel, près de la côte de l’Église. L’administrateur diocésain de l’archidiocèse de Québec, Mgr Gérald Cyprien Lacroix, en a profité pour rappeler qu’à Québec, seulement 37 % des églises paroissiales sont éligibles à ce programme d’aide, soit 96 bâtiments sur un total de 258. Aucun autre programme n’offre de soutien financier aux fabriques pour assurer l’entretien de ces édifices, a-t-il souligné.


«Le défi de conservation et de mise en valeur du patrimoine religieux québécois ne pourra être relevé que par la coopération et le partenariat entre les institutions religieuses et l’ensemble des acteurs de la société québécoise.»


«Ici à Québec, il y a cinq églises que nous partageons avec des partenaires, comme la municipalité, et nous avons aussi des églises excédentaires que nous avons vendues. Nous devons faire des choix pour chaque cas.»


La ministre St-Pierre a d’ailleurs cité l’exemple de la municipalité de Saint-Jean-de-Dieu, dans la circonscription de Rivière-du-Loup, dont l’église a maintenant une vocation mixte. Le Ministère a accordé une aide de 393 600 $ pour y aménager la bibliothèque municipale, même si une partie sert encore de lieu de culte. La ministre St-Pierre a enfin invité les citoyens et les organismes à présenter des mémoires pour la consultation qui aura lieu, en janvier 2011, sur le projet de loi sur le patrimoine culturel. Le projet vise à passer de la notion de bien culturel à celle, plus large, de patrimoine culturel. Il innove aussi en créant les concepts de patrimoine immatériel et de paysage culturel patrimonial.



Pierre Asselin
Le Soleil