La statue de l’Enfant-Jésus passera Noël sans tête

La statue de l’Enfant-Jésus érigée devant l’église Sainte-Anne-des-Pins au centre-ville de Sudbury passera un deuxième Noël sans tête après avoir été vandalisée il y a plus d’un an.


La tête originale de la statue de l’Enfant-Jésus, qui avait été dérobée il y a plus d’un an, sera remise en place au printemps prochain.


Il faut attendre le retour des températures douces, explique le prêtre de la paroisse, Gérald Lajeunesse.


Pour la protéger des intempéries et des vandales, il avait songé à rentrer la statue de Marie et de l’Enfant-Jésus dans l’église Sainte-Anne-des-Pins, mais elle ne peut pas être déplacée parce qu’elle est ancrée au sol.



Une opération délicate


La tête de la statue érigée devant l’église du centre-ville de Sudbury avait déjà été vandalisée, mais c’était la première fois qu’elle disparaissait.


Comme la tête a déjà dû être restaurée, il faut d’abord retirer les restes des adhérents sans abîmer davantage la pierre avant de la remettre en place. Cette opération est délicate, explique Gérald Lajeunesse.


Si c’était faisable, ce serait bien d’avoir une nouvelle [statue] identique à l’originale, mais en même temps elle perdrait un peu de son caractère historique.

– Gérald Lajeunesse, père de la paroisse Sainte-Anne-des-Pins


Gérald Lajeunesse garde précieusement la tête originale dans son bureau. Un homme qui a entendu parler de cette histoire est prêt à payer les réparations, selon le père Lajeunesse qui préfère taire son identité pour l’instant.



La tête temporaire rendue à l’artiste


La tête temporaire qui avait notamment suscité des moqueries sur les réseaux sociaux a été rendue à l’artiste locale Heather Wise.


Gérald Lajeunesse aurait aimé la garder et se dit intéressé à l’acheter à l’artiste si jamais elle souhaite la vendre.


Sur le plan personnel, le prêtre garde un bon souvenir de toute cette histoire. C’est le genre de choses qu’on ne nous apprend pas en séminaire, dit-il en riant.



Sophie Houle-Drapeau
Radio-Canada


***


Victime de vandalisme, une statue de Jésus a une nouvelle tête temporaire (October 11, 2016)

An aging Montreal mystic brings his unique blend of spirituality and art to the streets of Manhattan

Billsville: Aging Mystic Brings His Art to New York City
Maisie Jacobson for CBC, Canada, 2016, 19 min 16 sec

 

In a tiny Montreal apartment, something strange is going on. Thousands of brightly coloured LED lights flash on and off, illuminating portraits of everyone from Frank Gehry to Anne Boleyn. On the few surfaces not covered by discarded electrical circuitry, pink bottles of “hooch” bubble away as they slowly ferment. Amidst the visual din, fantastical machines whir, hum and spin. At the centre of it all sits visionary artist BILL ANHANG, hard at work on his latest creation.

Spurred on by visions of God, Einstein, and Mohammed, BILL has dedicated the last 40 years of his life to producing some of the strangest and most enigmatic art on the planet. Now, at 85, he is about to emerge from his relative obscurity as he heads to New York City for the first major gallery show of his career, an exhibition featuring his work at the prestigious American Folk Art Museum in Manhattan. Billsville follows BILL to New York as he prepares to “share a new light with mankind.”

 

***

 

Turning The Art World Inside Out (2013) by JACK COCKER (May 6, 2016)
Bozarts (1969) de JACQUES GIRALDEAU (June 20, 2013)
R.I.P., Rest in Pieces: A Portrait of Joe Coleman (1997) by ROBERT-ADRIAN PEJO (December 26, 2011)
MARCEL BARIL: figure énigmatique de l’art québécois (2002) (November 23, 2011)

Quebec My Country Mon Pays (2016) by JOHN WALKER

Les relations ANGLO-FRANCO dans le cinéma québécois, onzième partie

 

Quebec My Country Mon Pays
John Walker, Canada, 2016

 

Quebec My Country Mon Pays charts the aftermath of Quebec’s Quiet Revolution in the 1960s. This social justice movement unleashed dramatic cultural and political changes that led to the separatist movement, the FLQ terrorist crisis and, ultimately, the exodus of more than 500,000 English-speaking Quebecers. Montreal-born filmmaker JOHN WALKER reveals his own complicated relationship with the province in a film brimming with love and longing.

WALKER’s roots in Quebec go back 250 years. Yet he’s struggled his entire life to find his place and to feel he truly belongs. In Quebec My Country Mon Pays, he explores a very personal story through the lens of a cast of characters including three generations of his family, childhood confidantes and artistic contemporaries – Denys Arcand, Jacques Godbout and Louise Pelletier – as well as Christina Clark, a young person whose experience today mirrors Walker’s own in the 1960s and ‘70s, and Emilie Gélinas, a young Quebec independentist.

In a quest to make sense of a divisive and transformative time in Quebec’s evolution, they each wrestle with their memories, their decisions and the continuing reverberations.

 

quebecmycountrymonpays.ca

 

***

 

L’inconfort de la différence

Le cinéaste John Walker se penche avec émotion sur la fracture linguistique au Québec

Des années 1960 à la décennie 1990, depuis les premiers actes de violence perpétrés par le Front de libération du Québec jusqu’au deuxième référendum sur la souveraineté, plusieurs centaines de milliers d’anglophones ont plié bagage. John Walker fait partie de ceux-là. Mais si on peut avancer sans trop de craintes de se tromper que la plupart n’ont jamais regretté d’avoir quitté — fui — un environnement dont ils se sentaient exclus, le cinéaste né à Montréal, lui, s’est toujours demandé et se demande encore, en proie à un déchirement profond, voire existentiel, s’il aurait dû rester. Son coeur, dit-il, est ici.

C’est à la mort de son père, installé à Toronto depuis 1980, que Walker, aujourd’hui âgé de 64 ans, a eu l’idée de « lancer une conversation » sur la condition anglophone au Québec. En 2008, la famille se demandait où enterrer le paternel, un photographe qui avait déménagé en Ontario parce qu’il craignait que les siens ne perdent la citoyenneté canadienne et que ses affaires déclinaient, ses clients s’exilant les uns après les autres. Tout naturellement, il a été décidé que la dépouille devait « rentrer à la maison », selon les mots du cinéaste. C’est donc dans un cimetière de Lachute qu’elle a été inhumée, juste à côté de l’endroit où reposent ses propres parents. Les racines irlandaises et écossaises de John Walker au Québec remontent à 250 ans.

Le film Quebec My Country Mon pays, en anglais, n’est pas un réquisitoire : il pose beaucoup plus de questions, parfois douloureuses certes, qu’il n’offre de réponses. Et John Walker n’est pas un angryphone : « la colère ne sert à rien », dit-il, et son approche relève davantage d’une certaine nostalgie, d’une mélancolie tenace. Tout ce qui aurait pu être et n’a jamais été. « Il était hors de question pour moi de jeter de l’huile sur le feu », précise-t-il en entrevue, parlant plutôt de son documentaire comme d’une sorte de « complainte ».

 

S’il n’est pas trop tard

Le cheminement de l’artiste, tient-il à prévenir, est résolument personnel, car la généralisation se révèle toujours mauvaise conseillère. L’oeuvre est celle d’un seul homme, qui n’en espère pas moins trouver un écho chez la jeune génération et peut-être, s’il n’est pas trop tard, contribuer à bâtir des ponts qui enjamberaient le fossé historique séparant deux solitudes qui seraient pourtant idéalement placées pour se comprendre, elles qui sont toutes deux des minorités.

Historique ? John Walker évoque ses ancêtres, et il a recours aux archives pour tenter d’expliquer ce qui a bien pu se passer à partir des années 1960, qui dépendent elles-mêmes de ce qui est arrivé avant. Il furète des deux côtés de la clôture, interviewant tant des francos que des anglos. Il raconte même qu’en 1976, il a voté pour le Parti québécois parce qu’il voyait en celui-ci un vent de renouveau rafraîchissant.

Au bout du compte, Walker se déclare « coincé dans une histoire d’amour, écrivant au Québec des lettres qui ne peuvent jamais être postées », et il se demande si d’autres parviendront à faire parvenir le message à destination. Son récit à la fois torturé et émouvant témoigne d’une réalité : si Denys Arcand, qui apparaît dans le film, a résumé sa vision du référendum de 1980 en évoquant le confort et l’indifférence, on a ici affaire, par-delà des années et des années de ce qui pourrait au fond être un vaste malentendu, à l’inconfort que provoque trop souvent la différence.

 

Jean Dion
Le Devoir

 

***

 

L’invention d’une minorité: les Anglo-Québécois (1992) de JOSÉE LEGAULT (May 31, 2015)

 

***

 

Les relations ANGLO-FRANCO dans le cinéma québécois :

Montréal New Wave (2016) de ÉRIK CIMON (February 26, 2016)
Between the Solitudes (1992) by ABBEY JACK NEIDIK (January 13, 2016)
La langue à terre (2013) de JEAN-PIERRE ROY & MICHEL BRETON (January 8, 2016)
Les États-Désunis du Canada (2012) de MICHEL BARBEAU, GUYLAINE MAROIST & ÉRIC RUEL (December 8, 2015)
Reaction: A Portrait of a Society in Crisis (1973) by ROBIN SPRY (May 1, 2015)
Le journal de madame Wollock (1979) de GILLES BLAIS (January 15, 2015)
Le sort de l’Amérique (1996) de JACQUES GODBOUT (January 16, 2015)
Speak White (1980) & Le temps des bouffons (1985) de PIERRE FALARDEAU et JULIEN POULIN (January 20, 2015)
Le mouton noir (1992) & Les héritiers du mouton noir (2003) de JACQUES GODBOUT (January 22, 2015)
Le confort et l’indifférence (1981) de DENYS ARCAND (January 26, 2015)
Le chat dans le sac (1964) de GILLES GROULX (April 7, 2014, à la toute fin de l’entrevue)
Québec Soft (1985) de JACQUES GODBOUT (June 24, 2011)
Mon oncle Antoine (1971) de CLAUDE JUTRA (December 24, 2010)
Les événements d’octobre 1970 (1974) de ROBIN SPRY (October 6, 2010)