Agressions sexuelles par des membres du clergé – Les victimes exigent la démission de Mgr Ouellet

Des victimes québécoises d’agressions sexuelles par des membres du clergé manifesteront aujourd’hui devant le collège Notre-Dame, à Montréal, pour exiger la démission du cardinal Marc Ouellet.


Selon France Bédard, présidente de l’Association des victimes de prêtres, Mgr Ouellet est l’ultime responsable du silence et de l’indifférence de l’Église catholique à l’égard des victimes d’agressions sexuelles en son sein, puisqu’il est le primat de l’Église — «son grand patron» — au Canada.


Elle sera accompagnée de plusieurs victimes, parmi lesquelles des anciens étudiants du collège Notre-Dame. Depuis que le quotidien The Gazette a publié une enquête au sujet des frères de Sainte-Croix, fin 2008, les révélations s’accumulent au sujet des sévices subis par les pensionnaires du collège privé.


René Cornellier père cherche à obtenir l’autorisation des tribunaux pour intenter un recours collectif au nom des anciens étudiants du collège Notre-Dame victimes de sévices sexuels aux mains des frères et du personnel, entre 1972 et 2001. Il a intenté ce recours au nom de son fils, René fils, qui a gardé le secret des agressions jusqu’à sa mort en 1994.


C’est en lisant le dossier de la Gazette que la famille Cornellier a appris l’étendue du désarroi de René fils. Un an avant sa mort, il a écrit trois lettres aux autorités de la congrégation de Sainte-Croix et du collège Notre-Dame pour dénoncer les sévices qu’ils avaient subis, ses amis et lui, et pour demander que des mesures soient prises contre les quatre responsables. Ses appels n’ont pas été entendus. Son frère, Robert Cornellier, porte-parole de la famille, demande aussi la démission de Mgr Ouellet.


Pierre (nom fictif) a fréquenté le collège Notre-Dame au milieu des années 1970. L’histoire de feu René Cornellier ne l’étonne guère. Un frère de Sainte-Croix a aussi tenté de l’agresser sexuellement. Il s’est tellement débattu qu’il a réussi à lui échapper. Il en a été quitte pour une frousse et des attouchements sexuels. «J’ai enfoui ça en dedans de moi jusqu’à aujourd’hui», dit l’homme, qui évolue dans le domaine des médias.


Pierre a choisi de parler parce que c’est la seule façon de forcer l’Église à répondre de ses actes. «Il faut la mettre au pied du mur pour qu’elle réagisse. Il faut la poursuivre pour obtenir justice. […] Il faut la forcer à reconnaître le problème et à se débarrasser de ses pédophiles», dit-il.



Une preuve accablante


Violée par le vicaire Armand Therrien à l’âge de 17 ans, en 1965, la présidente de l’Association des victimes de prêtres, France Bédard, a porté plainte au criminel 40 ans après les faits. Elle détenait une preuve accablante: un test d’ADN attestait que Therrien était le père de l’enfant né de ce viol.


Therrien est mort le 2 février 2008, avant de subir son procès. France Bédard a intenté une poursuite de 325 000 $ contre l’archevêché de Québec (les agressions se sont déroulées à Saint-Marc-des-Carrières). «Je vais aller jusqu’au bout. Je veux un verdict», dit-elle, déterminée à briser la loi du silence qui règne au sein de l’Église catholique.



Brian Myles
Le Devoir

Le frère André sera bientôt un saint

Le frère André

Cette fois, l’affaire est confirmée: Radio-Vatican a annoncé vendredi la canonisation prochaine du Frère André, «un homme de prière, humble et charitable à qui on attribue de nombreuses guérisons miraculeuses lui ayant valu de son vivant un rayonnement inouï», peut-on lire dans la dépêche.


L’Oratoire St-Joseph demeure extrêmement prudent. Danielle Decelles, adjointe aux communications, indique que le Vatican a donné la consigne claire de n’accorder aucune entrevue à ce sujet avant l’annonce officielle du pape. «C’est ce que nous attendons. Nous attendons que le pape annonce la nouvelle lui-même.»


Un consistoire a été convoqué vendredi. L’annonce de la cannonisation du frère André se fera alors en même temps que cinq autres bienheureux.


Le 19 décembre, le frère André a franchi l’ultime étape sur la voie de la canonisation quand une guérison miraculeuse lui a officiellement été attribuée, une guérison post-béatification. Le détail est important: pour qu’une personne soit canonisée, et donc déclarée sainte, au moins un miracle doit pouvoir lui être attribué après sa béatification. Un premier cas de guérison, survenu celui-là en 1956, avait pavé la voie à la béatification du frère André en 1982.


Pour que le frère André soit déclaré saint, l’Oratoire a monté au fil des ans un dossier constitué de milliers de pages, de quantité d’avis médicaux et juridiques. Un avocat, en Italie, travaille à la cause depuis plus de dix ans.


Louise Leduc
La Presse


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Voir aussi :
Archives de Radio-Canada : La vie et l’oeuvre du frère André (Date de diffusion : 16 mai 1982)

Pope Benedict XVI Meets with Artists in Sistine Chapel

Pope Benedict XVI on Saturday met with hundreds of artists, speaking about the role of beauty in today’s world.


‘Je suis heureux de saluer tous les artistes présents. Chers amis, je vous encourage à découvrir et à exprimer toujours mieux, à travers la beauté de vos œuvres, le mystère de Dieu et le mystère de l’homme. Que Dieu vous bénisse!’


Meeting with Artists
Saturday, 21 November 2009


Dear Cardinals,
Brother Bishops and Priests,
Distinguished Artists,
Ladies and Gentlemen,


With great joy I welcome you to this solemn place, so rich in art and in history. I cordially greet each and every one of you and I thank you for accepting my invitation. At this gathering I wish to express and renew the Church’s friendship with the world of art, a friendship that has been strengthened over time; indeed Christianity from its earliest days has recognized the value of the arts and has made wise use of their varied language to express her unvarying message of salvation. This friendship must be continually promoted and supported so that it may be authentic and fruitful, adapted to different historical periods and attentive to social and cultural variations. Indeed, this is the reason for our meeting here today.



Today’s event is focused on you, dear and illustrious artists, from different countries, cultures and religions, some of you perhaps remote from the practice of religion, but interested nevertheless in maintaining communication with the Catholic Church, in not reducing the horizons of existence to mere material realities, to a reductive and trivializing vision. You represent the varied world of the arts and so, through you, I would like to convey to all artists my invitation to friendship, dialogue and cooperation.


Some significant anniversaries occur around this time. It is ten years since the Letter to Artists by my venerable Predecessor, the Servant of God Pope John Paul II. For the first time, on the eve of the Great Jubilee of the Year 2000, the Pope, who was an artist himself, wrote a Letter to artists, combining the solemnity of a pontifical document with the friendly tone of a conversation among all who, as we read in the initial salutation, “are passionately dedicated to the search for new ‘epiphanies’ of beauty”. Twenty-five years ago the same Pope proclaimed Blessed Fra Angelico the patron of artists, presenting him as a model of perfect harmony between faith and art. I also recall how on 7 May 1964, forty-five years ago, in this very place, an historic event took place, at the express wish of Pope Paul VI, to confirm the friendship between the Church and the arts.


The words that he spoke on that occasion resound once more today under the vault of the Sistine Chapel and touch our hearts and our minds. “We need you,” he said. “We need your collaboration in order to carry out our ministry, which consists, as you know, in preaching and rendering accessible and comprehensible to the minds and hearts of our people the things of the spirit, the invisible, the ineffable, the things of God himself. And in this activity … you are masters. It is your task, your mission, and your art consists in grasping treasures from the heavenly realm of the spirit and clothing them in words, colours, forms – making them accessible.” So great was Paul VI’s esteem for artists that he was moved to use daring expressions. “And if we were deprived of your assistance,” he added, “our ministry would become faltering and uncertain, and a special effort would be needed, one might say, to make it artistic, even prophetic. In order to scale the heights of lyrical expression of intuitive beauty, priesthood would have to coincide with art.” On that occasion Paul VI made a commitment to “re-establish the friendship between the Church and artists”, and he invited artists to make a similar, shared commitment, analyzing seriously and objectively the factors that disturbed this relationship, and assuming individual responsibility, courageously and passionately, for a newer and deeper journey in mutual acquaintance and dialogue in order to arrive at an authentic “renaissance” of art in the context of a new humanism.



Full Text of Pope Benedict XVI’s Address to Artists


Merci Émilie Nguyen