L'Abbatiale de la
Liturgie Apocryphe

Montréal, p.Q.

L’avenir du bluff québécois (2015) de CHRISTIAN SAINT-GERMAIN

L’avenir du bluff québécois
Christian Saint-Germain
2015





































La chute d’un peuple hors de l’Histoire


« Ce livre est un livre de colère, dont on sait qu’elle est d’habitude mauvaise conseillère. Il y a pourtant des vérités qui resteraient non dites si cette passion ne leur ouvrait pas la voie. Plus encore que la colère, c’est peut-être la lassitude qui en est l’origine, ou plutôt l’exaspération. Le spectacle de marionnettes politiques d’ordinaire pitoyables connaît depuis quelques années des sommets dans l’ordre de la vénalité. Le peuple croit assister à une joute constitutionnelle depuis les années 1960, il participe à son enfermement biocratique, à un délire assurantiel socialement orchestré.


L’indépendance du Québec, le peuple n’a jamais été capable ni de la concevoir ni moins encore de la vouloir au-delà de la simple agitation tribale contenue dès les années 1970 par la camisole de force du “ modèle québécois ”. Il va sans dire qu’il ne s’est jamais agi d’un espace favorisant l’émergence de la liberté individuelle ou celui de leaders charismatiques. Au mieux, un projet de vaccination collective conduit par des valets meurtris, des comédiens fourbes ou des “ maudits bons gars ” qui n’ont jamais su ce que pouvait bien signifier le prix d’une entrée dans l’Histoire. » C. S.-G.


***

Qui mâche ses mots avale sa langue: rencontre avec CHRISTIAN SAINT-GERMAIN

RALPH ELAWANI, Spirale, 19 octobre 2015


Avec la récente parution, aux éditions Liber, du brûlot L’avenir du bluff québécois, la prose napalmisante du philosophe CHRISTIAN SAINT-GERMAIN sert de véhicule à une interrogation sur l’usage véritable de l’illusion nationaliste. À travers les 86 pages composant ce « livre de colère », l’auteur s’attaque à ce qu’il considère « un projet de vaccination collective conduit par des valets meurtris, des comédiens fourbes ou des ‘‘maudits bons gars’’ qui n’ont jamais su ce que pouvait bien signifier le prix d’une entrée dans l’Histoire » (p.13).


Pirouettes identitaires, convivialité hypocrite et autres esbroufes ne sont au final, pour SAINT-GERMAIN, qu’un signe de la perte de vue d’un projet n’ayant jamais été au cœur des préoccupations des partis souverainistes.


Spirale s’est entretenu avec CHRISTIAN SAINT-GERMAIN afin de faire lumière sur cet ouvrage que l’auteur a pris le soin de dédier à la mémoire de PIERRE VALLIÈRES.


RALPH ELAWANI : Selon vous, notre prétendue « dissolution » dans le Canada est-elle celle de notre signifiance ou de notre insignifiance?
CHRISTIAN SAINT-GERMAIN : Bon, d’abord, la « dissolution ». Huit millions, ça ne disparaît pas comme ça. Mais ça disparaît de la manière la plus honteuse, c’est-à-dire, avec des supplications pour qu’on garde un peu de français, qu’on garde des apparences de ce qu’on est. C’est pour ça que la métaphore de l’euthanasie et des soins de fin de vie est si importante [dans L’avenir du bluff québécois]. C’est une métaphore collective qui ne veut dire que ceci : on sait qu’on va mourir collectivement, on n’a jamais voulu se battre pour vivre, on veut juste disparaître sans douleur, sans souffrance, sans même avoir à trop y penser. C’est ça qu’on demande des chefs politiques. On est prêt à s’engueuler un peu sur l’indépendance, mais ça ne dépassera jamais la simple esbroufe, le simple petit coup de gueule ponctuel. Tout le rapport à notre histoire et à notre précarité ethnique est disparu avec notre anglicisation progressive. Dans le fond, on est mort à peu près en 1995, mais on ne s’en est pas encore aperçu. C’est ça qu’on doit se dire. Au référendum de 1995, on est collectivement décédé, en politique. On est devenu un cheptel avec une vie animale désorganisée et sans symbolique. On est mort là. On n’a pas encore reçu la nouvelle par la poste. Mais on le sait dans notre inconscient collectif. On met beaucoup d’énergie à essayer de ne pas s’en apercevoir, un peu comme dans le refoulement névrotique. C’est pour ça que le « procès » de Bouchard et Parizeau était si urgent. Ce sont des hommes qui ont contribué à notre disparition, involontairement, sans doute. Choisis par des colonisés, ce sont des hypercolonisés, mais des bons perdants, des perdants sympathiques, des perdants gentils, auxquels on s’identifiait, mais en tant que perdants.


Dans sa correspondance, le poète Claude Gauvreau discute avec un dénommé Dussault, un chroniqueur qui a longtemps travaillé à La Presse, et lui dit : « il n’y a rien comme du monde servile pour se reconnaître dans d’autre monde servile, et, à l’inverse aussi, pour reconnaître les gens qui seraient véritablement dangereux ». Ce que j’essaie de dire là, c’est que Bouchard et Parizeau n’ont pas été choisis par hasard. Ils ont été choisis selon la logique de la certitude qu’avec eux, il n’arriverait rien d’important. Et pourtant, ce sont les deux plus grands Premiers ministres de l’histoire moderne. On s’entend là-dessus, c’est pas …


ELAWANI : André Boisclair ou Pauline Marois?
SAINT-GERMAIN : Non, c’est pas Boisclair ou Pauline Marois ou bien Pierre-Karl Péladeau. Avec ceux-là, on est dans les rejetons les plus risibles du Parti québécois qui est en train de mourir tranquillement avec ses fonctionnaires de la Régie du logement et son fonctionnement bureaucratique de ronds de cuir. Dans le fond, on voudrait élire le Dalaï-Lama, mais on élit du monde avec qui l’on sait que ça va tourner au ridicule. Je veux dire, ça va tourner ainsi : au lieu d’un pays, on va avoir une équipe de hockey. On va réaliser la prophétie de Sam Hamad [« Les gens de Québec veulent une équipe de hockey, pas un pays »].


ELAWANI : Vous écrivez : « […] C’est le statut pathologique de l’hospitalité québécoise : les immigrants nous regardent de haut ou pas du tout, comme c’est le cas à Outremont. Ils n’ont pas tort » (p. 40). En 1994, Pierre Foglia écrivait, comme nous le rapporte le récent livre de Marc-François Bernier, Foglia l’insolent, que « c’est dans l’imaginaire des étrangers qu’il [le Canada] existe le plus » (Bernier, p. 60). Partagez-vous cette impression?
SAINT-GERMAIN : Oui, sûrement. En fait, la seule formulation qui explique le petit passage sur lequel vous mettez de l’emphase tient du fait que le problème des Québécois, pour être une véritable société hospitalière, est que leur propre identité n’est pas solide. Elle n’est pas ancrée, de sorte que c’est une hospitalité pathologique, pas une « vraie » hospitalité. Elle ne serait vraie, elle serait non « raciste », justement dans la mesure où elle serait posée. Comme elle n’est pas posée, pour des raisons politiques sur lesquelles j’élabore beaucoup dans l’ouvrage, c’est normal que le rapport soit assez ambigu et que leur hospitalité soit trompeuse, disons. Ou pas véritable. Ils ne sont pas assez assis eux-mêmes, entre guillemets, sur leur identité pour pouvoir accueillir qui que ce soit, ne s’étant pas accueillis eux-mêmes dans un processus politique d’autoaffirmation. S’étant refusés eux-mêmes, ils sont mal venus d’accueillir les autres. Se croyant déjà sur un territoire et croyant le posséder et l’habiter, ils restent, à mon sens, colonisés. Ça rend l’accueil ou l’hospitalité problématique. Dans le fond, ils n’ont même pas la capacité d’être racistes, si j’ose dire. Je ne leur reconnais pas la capacité de l’être, car ils ne peuvent même pas servir la fonction d’être un « groupe ethnique ».


ELAWANI : Vous dénoncez ce qu’on pourrait qualifier d’un véritable « gavage utérin » visant à accoucher d’une souris. Vous écrivez : « […] ressentez-vous votre disparition progressive dans le grand tout multiculturel canadien comme un drame constitutionnel au point de vouloir en sortir? Pas pantoute, je roule avec deux chars! » (p. 41).
SAINT-GERMAIN : C’est que dans le fond, on a fait d’une question existentielle – la question nationale – une question de revendications économiques, d’accession à la propriété et toutes ces sornettes, plutôt que de passer par la question de notre survivance, comme « survivalistes ethniques », si j’ose dire. Plutôt que de tabler sur la survivance, on a tablé sur le fait que ce serait bien mieux d’être « autrement »… et moi, c’est à cet « autrement »-là que je ne crois pas. Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’avantages économiques à faire l’indépendance – il y a toujours un avantage à s’occuper de ses propres affaires – mais ce n’est pas par là qu’il fallait passer. Il fallait passer par la question collective et par la « promesse », comme dans le texte de Walter Benjamin que je cite, que nous étions supposés tenir par rapport aux ancêtres qui, il y a 400 ans, sont arrivés ici et ont essayé d’organiser, dans une folie catholique, l’Amérique Française. La revendication nationaliste est extrêmement anémique et pauvre. Elle ne se branche pas sur la machine symbolique qui l’a fondée à l’origine; elle s’est coupée de ça durant la Révolution tranquille. Elle l’a niée, a tenté de s’en départir et l’a saccagée. Là, elle ne se retrouve avec aucun projet, aucun lien organique à l’histoire. On dit juste « vous n’aurez pas de dédoublements administratifs si vous adoptez le Québec des nationalistes ». C’est du niaisage bureaucratique.


ELAWANI : C’est safe
SAINT-GERMAIN : Non, c’est pas safe dans la mesure où ça ne réussit pas ce que ça prétend vouloir faire. Ça anéantit un autre modèle qui serait de dire : « nous, on ne fait pas l’indépendance pour des raisons économiques ».


ELAWANI : Il n’y a pas de révolution qui va précéder une révolution culturelle, en ce sens.
SAINT-GERMAIN : Exactement. C’est ça.


ELAWANI : Je vais encore ramener Foglia, car tout ça me fait penser à sa citation : « J’ai commencé par être indépendantiste marxiste. L’indépendance du Québec était un épisode de la révolution socialiste. L’indépendance serait une belle et grande chose pour la classe ouvrière, disais-je. Lorsque le PQ a pris le pouvoir, j’ai bien vu que l’indépendance était surtout une belle et grande chose pour le Mouvement Desjardins » (Bernier, p. 53)
SAINT-GERMAIN : Il faudrait ajouter Vidéotron! C’est pour ça que le livre s’ouvre sur la formule de Mao Tsé-Toung : « La lutte nationale est, en dernière analyse, une lutte de classe ». Ce n’est pas parce que je suis amoureux de Mao Tsé-Toung, c’est parce que tout le livre est une variation, au sens musical, sur cet exergue. Et dans le fond, les personnages de Parizeau et de Bouchard ont bien montré ça. Ce que j’appelle le « rat des villes » et le « rat des campagnes ». Un ancien riche et un nouveau riche qui ne marchent qu’en terme d’argent, jamais en terme symbolique, toujours dans la négociation, toujours au marché aux puces : « on va vous avoir les pneus au meilleur prix, ‘z’allez voir, y roulent b’en, vos pneus ». C’est pathétique quand on y pense.


Il y a une question sur laquelle je n’ai pas pu travailler, c’est cette anomalie, c’est le fait que c’est ce que j’appelle « l’anomalie biodémocratique », c’est-à-dire : comment un peuple qui est aussi développé au niveau bureaucratique, qui a ses tribunaux, ses universités, ses caisses de dépôt, décide de ne pas utiliser ses jambes pour marcher. C’est quand même troublant. Mais c’est tout le mystère de l’état de colonisé, bien sûr, dans ses ambivalences et ses contradictions. Me semble qu’il aurait fallu travailler plus pour expliquer ça. Ce sera mon prochain travail : comment comprendre cette inhibition-là à exister?


ELAWANI : Et côté culturel, si l’idée nous venait de « faire un pays », qu’est-ce qu’il nous reste, si l’on écarte le pôle économique?
SAINT-GERMAIN : Au moins la persistance d’une langue extrêmement riche et extrêmement complexe qui nous dépasse. C’est ça qui nous reste. Ça et l’idée que du monde a traversé l’Atlantique dans une folie extraordinaire, cette folie grandiose de l’Amérique française à laquelle on est relié… et la transmission de cette Amérique française à nos enfants. Si l’on n’a rien à transmettre et si l’on s’imagine qu’ils ne sont venus ici que pour exploiter les Amérindiens et vendre des fourrures, déjà t’as plus grand-chose à offrir et à transmettre… ce qui a été le cas dans notre transmission de l’histoire. À partir du moment où tu t’es décapité toi-même avec la Révolution tranquille…


Le livre se place en porte à faux avec la Révolution tranquille. Contrairement à ce qu’on pourrait penser spontanément, le nationalisme a été mis à mal par la Révolution tranquille. Même s’il y a eu des affirmations nationales, c’était des affirmations nationales localisées et des questions comme « nationaliser l’Hydro »… Eh bien, l’Hydro, elle ne se comporte guère mieux que Westmount Light and Power [Hydro-Westmount]; elle déconnecte les pauvres à distance maintenant, à 14% d’intérêt pour les comptes en retard, elle nous traite avec la même dureté et la même insolence que si elle était une compagnie américaine. Les soi-disant gains de la Révolution tranquille sont assez minces quand on les regarde. Il y a toute une mythologie à l’égard de la « grande noirceur » – oui, certainement, ce n’était pas le lieu des libertés -, mais là, il faut garder un sens historique à ce qui se passait. Le fait qu’une cohorte démographique a pris le pouvoir n’a pas donné ce que la cohorte prétend qu’elle a donné… elle n’a rien donné parce qu’elle venait directement des noirceurs. D’où tenait-elle sa soi-disant capacité d’élucidation et d’émancipation? Elle la tenait du cours classique, qu’elle n’a pas voulu transmettre par la suite aux étudiants lors de la massification scolaire parce qu’elle était trop paresseuse pour travailler par rapport à son propre héritage. Ils n’ont pas voulu transmettre ça. Mais s’ils ont été capables de le faire [le cours classique], c’est qu’ils ne venaient pas de la planète Mars… C’est parce que cette noirceur n’était pas si terrible. Quand tu entends Guy Rocher et tous ces barbons qui viennent nous raconter comment c’était noir, comment c’était dur… c’est gravement exagéré. Ça a surtout l’inconvénient de nous placer en porte à faux par rapport à notre propre origine.


ELAWANI : Il est à la fois étonnant et pas étonnant du tout que votre livre, paru le 24 août dernier, ne suscite pas des débats, ne soit pas discuté sur les ondes de talkshows ou à la radio. Par exemple, dans un contexte différent, ce genre de livre, en France, aurait suscité de vives réactions.
SAINT-GERMAIN : Ça commence… mais on me cale dans la foulée d’autres livres qui viennent de paraître, par exemple [Éric] Bédard qui vient de faire paraître un livre sur son rapport avec Jacques Parizeau, Lisée va sortir son affaire pour essayer de se défendre. Le sociologue [Jacques] Beauchemin, de l’UQAM, a sorti quelque chose sur la souveraineté, etc. Je suis dilué là-dedans. Les médias ne se cassent pas la tête.


ELAWANI : Selon vous, qui aurait pu être de taille à faire l’indépendance? Est-ce simplement une question d’entourage politique?
SAINT-GERMAIN : Il y a certainement une question d’entourage. On serait plus rassurés de voir des leaders nationalistes entourés de retraités de la police et d’anciens membres des forces militaires canadiennes, mais pro-Québécois. Au moins pour l’intégrité du territoire et la sécurité des institutions. On n’a jamais conçu le projet… c’est pour ça que je dis que ce n’est pas un projet, en fait, c’est un symptôme névrotique. Dans le fond, on n’a jamais conçu le projet en se disant « si ça marche, on va devoir faire un minimum de choses. On était pâmé devant le fait que Parizeau avait pensé à l’effondrement et on s’imaginait que c’était le summum de la finesse stratégique.


ELAWANI : Ne trouvez-vous pas que Péladeau incarne justement ce genre de symbole? « J’en ai de l’argent, au cas… »
SAINT-GERMAIN : C’est justement pas d’argent dont on a besoin. Le problème réside en ces populations qui seraient mécontentes. Ces populations très localisées et organisées, par exemple, dans l’Ouest-De-L’Île, on pourrait dire « la question n’était pas claire », etc. Là, avec la loi de [Stéphane] Dion, c’est une question de droit interne au Canada. La démocratie, ça marche tant qu’on ne cherche pas à la remplacer par autre chose. C’est-à-dire : que l’on n’ait jamais calculé la possibilité de violence, que la violence ne soit jamais apparue plausible – pas parce qu’on la souhaite… mais dans le fond, le fait qu’il n’y ait pas de préparation de cette nature-là, c’est ça qui est consternant. C’est ce qui me fait dire que le projet n’est pas un projet et qu’on ne doit pas le prendre au sérieux. On serait mieux de construire des ambassades pour les ovnis. On aurait plus de chance de voir des ambassades pour les extraterrestres qui fonctionnent que de voir ce projet-là qui se résume à quelque chose que l’on ne veut pas. Est-ce qu’il y a quelqu’un qui pourrait faire ça? Je ne sais pas. Ça prendrait une figure archaïque du chef, une figure qu’on ne peut pas s’empêcher de concevoir. Quelqu’un qui est résolu. Ce qu’on n’a pas.


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Entrevue avec JEAN-FRANÇOIS AUBÉ, auteur des ‘yeux de la Nation’ (2014) (April 7, 2014)


SATANIC PANIC: POP-CULTURAL
PARANOIA IN THE 1980s

Satanic Panic: Pop-Cultural Paranoia in the 1980s features new essays and interviews by 20 emerging and established writers who address the ways the widespread fear of a Satanic conspiracy was both illuminated and propagated through almost every pop culture pathway in the 1980s, from heavy metal music to Dungeons & Dragons role playing games, Christian comics, direct-to-VHS scare films, pulp paperbacks, Saturday morning cartoons, TV talk shows and even home computers. The book also features case studies on McMartin, Thee Temple ov Psychick Youth and Long Island “acid king” killer Ricky Kasso. From con artists to pranksters and moralists to martyrs, the book aims to capture the untold story of the how the Satanic Panic was fought on the pop culture frontlines and the serious consequences it had for many involved.


PREORDER HERE


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FOREWORD
By Adam Parfrey


INTRODUCTION
By Kier-La Janisse


REMEMBERING MICHELLE REMEMBER
By Alexandra Heller-Nicholas


THE UNHOLY PASSION: SEX AND GENDER ANXIETY IN RUSS MARTIN’S EROTIC HORROR PAPERBACKS
By Alison Nastasi


DICING WITH THE DEVIL: THE CRUSADE AGAINST GAMING
By Gavin Baddeley


20-SIDED SINS: HOW JACK T. CHICK WAS DRAWN INTO THE RPG WAR
By Paul Corupe


MASTERS OF THE IMAGINATION: FUNDAMENTALIST READINGS OF THE OCCULT IN CARTOONS OF THE 1980s
By Joshua Graham


DEVIL ON THE LINE: TECHNOLOGY AND THE SATANIC FILM
By Kevin L. Ferguson


ALL HAIL THE ACID KING: THE RICKY KASSO CASE IN POPULAR CULTURE
By Leslie Hatton


“WHAT ABOUT THESE 10,000 SOULS, BUSTER?” GERALDO’S DEVIL WORSHIP SPECIAL
By Alison Lang


THE FILTHY 15: WHEN VENOM AND KING DIAMOND MET THE WASHINGTON WIVES
By Liisa Ladouceur


SCAPEGOAT OF A NATION: THE DEMONIZATION OF MTV AND THE MUSIC VIDEO
BY Stacy Rusnak


TRICK OR TREAT: HEAVY METAL AND DEVIL WORSHIP IN 80s CULT CINEMA
By Samm Deighan


STEALING THE DEVIL’S MUSIC: THE RISE OF CHRISTIAN METAL AND PUNK
By David Bertrand


THE TRACKING OF EVIL: HOME VIDEO AND THE PROLIFERATION OF SATANIC PANIC
By Wm. Conley


BEDEVILING BOB: PRANKING “TALK BACK WITH BOB LARSON”
By Forrest Jackson


CONFESSIONS OF A CREATURE FEATURE PREACHER: OR, HOW I LEARNED TO LOVE MIKE WARNKE AND STOP WORRYING ABOUT SATANISM
By David Canfield


BOUC EMISSAIRE: MANIFESTATIONS OF SATANIC ANXIETY IN QUEBEC
By Ralph Elawani and Gil Nault


THE DEVIL DOWN UNDER: SATANIC PANIC IN AUSTRALIA, FROM ROSALEEN NORTON TO ALISON’S BIRTHDAY
By Alexandra Heller-Nicholas


GUILTLESS: BRITAIN’S MORAL PANICS, SATANIC HYSTERIA AND THE STRANGE CASE OF GENESIS P-ORRIDGE
By David Flint


FALSE HISTORY SYNDROME: HBO’s INDICTMENT: THE MCMARTIN TRIAL
By Adrian Mack


END OF THE 80s: PARANOIA AS COMIC CATHARSIS IN JOE DANTE’S THE ‘BURBS
By Kurt Halfyard


AFTERWORD
By John Schooley


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Satanic Panic: Pop-Cultural Paranoia in the 1980s (March 31, 2015)
Équinoxe d’Automne MMXIV (September 22, 2014)

HEXEN 2039 (2006) & HEXEN 2.0 (2009-11) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2039 (2006) & HEXEN 2.0 (2009-11) by SUZANNE TREISTER, Black Dog Publishing


SUZANNE TREISTER (b.1958 London, UK) studied at St Martin’s School of Art, London (1978-1981) and Chelsea College of Art and Design, London (1981-1982) based in London having lived in Australia, New York and Berlin.


Initially recognized in the 1980s as a painter, she became a pioneer in the digital/new media/web based field from the beginning of the 1990s, making work about emerging technologies, developing fictional worlds and international collaborative organisations. Utilizing various media, including video, the internet, interactive technologies, photography, drawing and watercolour, TREISTER has evolved a large body of work which engages with eccentric narratives and unconventional bodies of research to reveal structures that bind power, identity and knowledge.


Often spanning several years, her projects comprise fantastic reinterpretations of given taxonomies and histories that examine the existence of covert, unseen forces at work in the world, whether corporate, military or paranormal.



HEXEN 2039 (2006) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2039

By SUZANNE TREISTER
2006


In 1995 SUZANNE TREISTER created the fictional alter ego Rosalind Brodsky, a delusional time traveller who believes herself to be working at the Institute of Militronics and Advanced Time Interventionality (IMATI) in the twenty-first century. IMATI is an independent research institute with government and corporate clients, based in South London.


Consisting of drawings, interventions, a film, a website, a book and an event, HEXEN2039 charts Brodsky’s para-scientific research towards the development of new mind control technologies for the British Military.


HEXEN 2039 (2006) by SUZANNE TREISTER

The information in HEXEN 2039 is based primarily on actual events, scientific research and military histories.


HEXEN 2039 (2006) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2039 reveals links between conspiracy theories, occult groups, Chernobyl, witchcraft, the US film industry, British Intelligence agencies, Soviet brainwashing, behaviour control experiments of the US Army and recent practices of its Civil Affairs and Psychological Operations Command (PSYOP), in light of alarming new research in contemporary neuroscience.


The results of HEXEN 2039 were utilized between 2040 and 2045 in the development of a range of non-lethal weapons for remote alteration of belief patterns in the subject.


HEXEN 2039 (2006) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2039 (2006) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2039 (2006) by SUZANNE TREISTER


HEXEN 2.0 (2009-11) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2.0 

By SUZANNE TREISTER
2009-2011


HEXEN 2.0 looks into histories of scientific research behind government programmes of mass control, investigating parallel histories of countercultural and grass roots movements. HEXEN 2.0 charts, within a framework of post-WWII U.S. governmental and military imperatives, the coming together of scientific and social sciences through the development of cybernetics, the history of the internet, the rise of Web 2.0 and increased intelligence gathering, and implications for the future of new systems of societal manipulation towards a control society.


HEXEN 2.0 (2009-11) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2.0 specifically investigates the participants of the seminal Macy Conferences (1946-1953), whose primary goal was to set the foundations for a general science of the workings of the human mind. The project simultaneously looks at diverse philosophical, literary and political responses to advances in technology including the claims of Anarcho-Primitivism and Post Leftism, Theodore Kaczynski/The Unabomber, Technogaianism and Transhumanism, and traces precursory ideas such as those of Thoreau, Warren, Heidegger and Adorno in relation to visions of utopic and dystopic futures from science-fiction literature and film.


HEXEN 2.0 (2009-11) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2.0 (2009-11) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2.0 (2009-11) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2.0 (2009-11) by SUZANNE TREISTER

Based on actual events, people, histories and scientific projections of the future, and consisting of alchemical diagrams, a Tarot deck, photo-text works, pencil drawings, a video and a website, HEXEN 2.0 offers a space where one may use the works as a tool to envision possible alternative futures.


HEXEN 2.0 is the sequel to HEXEN 2039 which imagined new technologies for psychological warfare through investigating links between the occult and the military in relation to histories of witchcraft, the US film industry, British Intelligence agencies, Soviet brainwashing and behaviour control experiments of the U.S. Army.



HEXEN 2.0 Tarot Cards (2009-11) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2.0 Tarot Cards (2009-11) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2.0 Tarot Cards (2009-11) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2.0 Tarot Cards (2009-11) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2.0 Tarot Cards (2009-11) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2.0 Tarot Cards (2009-11) by SUZANNE TREISTER

HEXEN 2.0 Tarot Cards (2009-11) by SUZANNE TREISTER


Merci JLFRNR

L'Invention d'une minorité : Les Anglo-Québécois (1992) de JOSÉE LEGAULTL’invention d’une minorité
les Anglo-Québécois


Josée Legault
1992

































J’ai pris la peine de retranscrire la couverture arrière à la main :


Depuis les années 60, plus particulièrement depuis l’adoption des premières législations linguistiques, une nouvelle voix s’est élevée au Québec, celle des anglophones.


Ses principaux ténors se nomment JULIUS GREY, REED SCOWEN, WILLIAM JOHNSON, The Gazette, Alliance Québec, le Parti Égalité, MORDECAI RICHLER… Ils sont unanimes à dénoncer une majorité francophone intolérante qui opprimerait la minorité anglophone. Ce discours, qui jouit d’une vaste audience chez les autres anglophones de l’Amérique du Nord et donne un portrait mensonger des francophones, propage une désinformation coûteuse pour tous les Québécois.


Il est certain qu’un tel discours trahit la compréhensible frustration d’une ancienne minorité dominante qui voit sa suprématie remise en question. Mais il s’agit d’abord et avant tout – et cet essai le fait sortir de brillante façon – d’une arme politique.


JOSÉE LEGAULT se livre à une analyse minutieuse du discours anglo-québécois et montre comment celui-ci, sous le couvert de la défense des droits individuels, cherche au contraire à promouvoir les droits et intérêts collectifs de la communauté dont il émane. Elle montre ensuite comment les Anglo-Québécois se servent de cette arme dans leur quête de l’égalité linguistique et dans leur refus du statut de minorité.


Un livre démystificateur qui bousculera nombre d’idées reçues.


***


J’ai ensuite eu envie de le mettre en relation avec ça :


Q and A: Jay Baruchel talks about why he’s high on Hogtown

Brendan Kelly, Montreal Gazette, May 29, 2015



(…) The longtime Montrealer now admits that part of the reason behind his move to Toronto is that “Quebec’s politics did my head in.


‘Here he talks about what prompted him to do what so many anglo Montrealers have done in the past four decades and make the move down the 401.’


(…)


‘JB: (… ) It’s just a bit of an easier place to live than back home. The last election was very traumatic in a way.


MG: Why?


JB: I was faced with a truth: I either will just swallow it and make peace with it, like I always have, that this is part and parcel of what it is to live in Montreal, the political climate as it is. It was either shut up or move. It was untenable. It was my fault if I keep living someplace that keeps giving me a headache.


MG: Well, obviously the Liberals won that provincial election. So what I take from that is that separation, the referendum, was one of the big issues in that election, and it’ll be a big issue in the next provincial campaign, and you can’t deal with that anymore.


JB: And it always will be. Aside from that silly stuff, which I wish would just go away but it won’t, it was less that than the kind of poisonous ethnic dialogue, which really, really left a sour taste in my mouth. It didn’t feel like the place that Mom wanted me to live in. She wanted me to grow up in someplace multicultural and to see every complexion of the world on the street, and to hear all the languages, and for that not to be a defeat or a sacrifice, but a good thing and a strength. You come here and it really is a pretty diverse place. Just some of the issues, some of the editorial subject matter in Quebec — it’s from 100 years in the past, man. I wake up here and I’m just a dude in a city. And when I go outside and speak English, it’s not a loaded or political deed of any kind. I’m just living. There’s just way less headaches here. Everything is a bit easier here.


(…)


JB: (…) That’s the other thing I realized: I don’t have a particular (passion) for the province of Quebec. I have a great deal of love for Montreal, but really, more than anything, it’s just my neighbourhood — it’s just N.D.G. So I miss that, but it happens to be located in a pretty difficult part of the world.’ (ouin?) …


***



Identité culturelle, sept septembre MMXII, St-Henri, Montréal p.Q. (September 7, 2012)


***

Les relations ANGLO-FRANCO dans
le cinéma québécois :


Reaction: A Portrait of a Society in Crisis (1973) by ROBIN SPRY (May 1, 2015)
Le journal de madame Wollock (1979) de GILLES BLAIS (January 15, 2015)
Le sort de l’Amérique (1996) de JACQUES GODBOUT (January 16, 2015)
Speak White (1980) & Le temps des bouffons (1985) de PIERRE FALARDEAU et JULIEN POULIN (January 20, 2015)
Le mouton noir (1992) & Les héritiers du mouton noir (2003) de JACQUES GODBOUT (January 22, 2015)
Le confort et l’indifférence (1981) de DENYS ARCAND (January 26, 2015)
Le chat dans le sac (1964) de GILLES GROULX (April 7, 2014, à la toute fin de l’entrevue)
Québec Soft (1985) de JACQUES GODBOUT (June 24, 2011)
Mon oncle Antoine (1971) de CLAUDE JUTRA (December 24, 2010)
Les événements d’octobre 1970 (1974) de ROBIN SPRY (October 6, 2010)


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Entrevue avec JEAN-FRANÇOIS AUBÉ, auteur des ‘yeux de la Nation’ (2014) (April 7, 2014)
De quoi le québec a-t-il besoin? (2011) de JEAN BARBE et MARIE-FRANCE BAZZO
(November 29, 2011)

Nous en avions brièvement discuté lors de l’équinoxe d’automne dernier :


SATANIC PANIC: POP-CULTURAL PARANOIA IN THE 1980s

Spectacular Optical Announces Upcoming Second Book:

SATANIC PANIC: POP-CULTURAL
PARANOIA IN THE 1980s

In the 1980s, it seemed impossible to escape Satan’s supposed influence. Everywhere you turned, there were warnings about a widespread evil conspiracy to indoctrinate the vulnerable through the media they consumed. This percolating cultural hysteria, now known as the “Satanic Panic,” not only sought to convince us of devils lurking behind the dials of our TVs and radios and the hellfire that awaited on book and video store shelves, it also created its own fascinating cultural legacy of Satan-battling VHS tapes, audio cassettes and literature. The second book by Canadian micro-publisher Spectacular Optical, Satanic Panic: Pop-Cultural Paranoia in the 1980s, offers an unprecedented and in-depth exploration of how a controversial culture war played out during the decade, from the publication of the memoir Michelle Remembers in 1980 to the end of the McMartin “Satanic Ritual Abuse” Trial in 1990. This new anthology, expected to be released in summer 2015, follows on the success of KID POWER!, Spectacular Optical’s inaugural book about cool, tough and sassy kids in cult film and television.


Satanic Panic: Pop-Cultural Paranoia in the 1980s features 20 new essays and interviews addressing the ways the widespread fear of a Satanic conspiracy was both illuminated and propagated through almost every pop culture pathway in the 1980s, from heavy metal music to Dungeons & Dragons role playing games, Christian comics, direct-to-VHS scare films, pulp paperbacks, Saturday morning cartoons, TV talk shows and even home computers. The book also features case studies on McMartin, Thee Temple ov Psychick Youth and Long Island “acid king” killer Ricky Kasso. From con artists to pranksters and moralists to martyrs, the book aims to capture the untold story of the how the Satanic Panic was fought on the pop culture frontlines and the serious consequences it had for many involved.


Satanic Panic’s roster of contributing authors and media critics includes GAVIN BADDELEY (Lucifer Rising: Sin, Devil Worship and Rock n’ Roll), LIISA LADOUCEUR (Encyclopedia Gothica), DAVID FLINT (Sheer Filth), ALEXANDRA HELLER-NICHOLAS (Rape Revenge Films: A Critical Study), ADRIAN MACK (The Georgia Straight), FORREST JACKSON (Cosmic Suicide: The Tragedy and Transcendence of Heaven’s Gate), ALISON NASTASI (Flavorwire), LESLIE HATTON (Popshifter), DAVID CANFIELD (Twitch), DAVID BERTRAND (Fangoria; Spectacular Optical), ALISON LANG (Rue Morgue), KEVIN L. FERGUSON (Queens College/CUNY), WM CONLEY (Deathwound), KURT HALFARD (Twitch), SAMM DEIGHAN (Satanic Pandemonium), STACEY RUSNAK (The Postnational Fantasy: Essays on Postcolonialism, Cosmopolitics and Science Fiction), RALPH ELAWANI (C’est complet au royaume des morts) and JOSHUA GRAHAM, alongside co-editors KIER-LA JANISSE (House of Psychotic Women: An Autobiographical Topography of Female Neurosis in Horror and Exploitation Films) and PAUL CORUPE (Canuxploitation). The book will also feature comic art by RICK TREMBLES (Motion Picture Purgatory) and original illustrations by Toronto artist MIKE McDONNELL.


The book’s launch in summer 2015 will be accompanied by screenings and panel events in multiple cities. Stay tuned for more developments on that front, as well as a full table of contents list to be announced later this spring. Please see attached for cover art, which will be printed with metallic silver ink on black matte.



spectacularoptical.ca

L'Abbatiale de la
Liturgie Apocryphe

"The production of nervous force is directly connected with the diet of an individual, and its refining depends on the very purity of this diet, allied to appropriate breathing exercises.

The diet most calculated to act effectively on the nervous force is that which contains the least quantity of animal matter; therefore the Pythagorean diet, in this connection, is the most suitable.

...

The main object was to avoid introducing into the organism what Descartes called 'animal spirits'. Thus, all animals that had to serve for the nourishment of the priests were slaughtered according to special rites, they were not murdered, as is the case nowadays".